Couvre-feu à Toulouse : une mission supplémentaire pour la police

Le couvre-feu a été mis en place ce samedi dans la métropole de Toulouse pour limiter la propagation du coronavirus. Les policiers doivent faire respecter cette nouvelle mesure entre 21heures et 6 heures du matin. Réactions auprès des syndicats de la police.

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Il est désormais interdit de sortir de chez soi entre 21 heures et 6 heures du matin à Toulouse et dans une quarantaine de communes autour de la ville. Le couvre-feu destiné à limiter la propagation du coronavirus est instauré pour une durée de 4 semaines au moins. Une mission de plus pour la police. Réactions auprès des syndicats.

Les missions toujours plus difficiles dans les quartiers dits "sensibles"

"On sait que le couvre-feu va nous confronter la nuit à des individus qui ne veulent pas le respecter" dit David Leyraud, secrétaire régional adjoint Alliance Police Nationale Occitanie. "Dans certains quartiers dits sensibles, on ira forcément au clash, ce sera difficile. C’est une mission à risque pour les policiers. Il manque 150 policiers à Toulouse, on ne peut pas tout demander à la police en acceptant et en tolérant que les policiers soient agressés dans l’exercice de leurs missions."

Didier Martinez, secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police confirme que la difficulté se trouve dans les quartiers. Il y a d’ailleurs eu un peu d’agitation les premiers soirs notamment dans le quartier Papus avec des feux de poubelles et des tirs de mortiers, explique-t-il. "Mais le trafic (NDLR : de drogue) continue, il y a une adaptation avec des livraisons en scooter. Pour le couvre-feu, on tâche d’être présents et de contrôler au mieux avec l’aide de la police municipale, précise-t-il. C’est une nouvelle organisation, ce sont les instructions cela ne pose pas de difficulté majeure dans la mesure où l’on priorise et où cela reste une mission secondaire. D’ailleurs il y a beaucoup moins d’accidents et de bagarres sur la voie publique. Là, on peut se focaliser sur les missions à domicile : le tapage et les différends familiaux".

Vers une recrudescence des tapages nocturnes ?

Côté police municipale, le délégué Force Ouvrière estime que cela ne va pas changer grand chose. Les policiers municipaux seront mobilisés comme pour le confinement. Didier Cabanié précise d'ailleurs qu'à Toulouse, 80% des contraventions sont établies par la police municipale. "On fera respecter le couvre-feu mais on s'attend à une recrudescence pour les nuisances sonores car ce qui se faisait dans les cafés avec les jeunes se fera désormais dans les appartements."

Pour Cédric Delage, secrétaire national du syndicat France Police-Policiers en colère, c’est surtout l’image du policier qui risque encore d’en pâtir. Le couvre-feu ne va pas améliorer le dialogue avec le citoyen.
"Les citoyens voient une délinquance de plus en plus violente et d’un autre côté, on nous demande de verbaliser d’honnêtes gens. Cette nouvelle mission est difficile car nous avons autre chose à faire que de gérer l’obligation de respecter le couvre-feu. Il y a des missions beaucoup plus importantes."

Un observatoire de la réponse pénale ?

"La réponse pénale est faible", dit encore David Leyraud du syndicat Alliance. "L’éducation et la prévention ne peuvent fonctionner que s’il y a des sanctions. Nous on demande la création d’un observatoire de la réponse pénale. On en a assez de parler dans le vide. Il faut voir la différence entre la sanction prévue, la sanction prononcée et la sanction réellement effectuée". Y a t-il un sentiment d’impunité ou une vraie impunité s’interroge David Leyraud qui aimerait que tout le monde connaisse le degré de la réponse pénale. "On aimerait savoir où on en est".

Au moins 4 semaines de couvre-feu

Le couvre-feu est instauré pour une durée de 4 semaines au moins a indiqué le président de la République mercredi 14 octobre. Il concerne 9 territoires ou métropoles dont Toulouse et Montpellier.
A Toulouse 43 communes sont concernées par ce couvre-feu entre 21 heures et 6 heures du matin comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.

 
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