Covid-19 : pas de remontées mécaniques pour les vacances de février, les stations de ski des Pyrénées aux abois

Le conseil de défense prévu ce mercredi matin devrait prolonger la fermeture des remontées mécaniques en raison des mauvais indicateurs sanitaires et de la crainte d'une flambée de l'épidémie due aux variants. Les professionnels de la montagne accusent le coup.

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Selon nos confrères du journal Le Monde, citant des sources "au sommet de l'Etat", les mauvais indicateurs sanitaires (près de 20.000 nouvelles contaminations/jour) couplés à la crainte d'une flambée de l'épidémie provoquée par ses variants anglais et sud-africains présents en France, ne permettront pas la réouverture des remontées mécaniques pour les vacances de février, pourtant cruciales pour le secteur de la montagne, notamment dans les Pyrénées.

Invité ce lundi soir de l'émission "C'est à vous" sur la Cinq, le Premier Ministre Jean Castex a laissé poindre la même perspective. Il n'est "pas question de privilégier les enjeux économiques aux enjeux sanitaires", a-t-il prévenu :

La décision, tant redoutée par les professionnels de la montagne, doit encore être enterrinée par le conseil de défense sanitaire prévu ce mercredi matin à l'Elysée, suivi jeudi par une conférence de presse du ministre de la santé Olivier Véran.

"Laisser les remontées mécaniques fermées, c'est mettre à l'arrêt l'ensemble d'un territoire"

Mais les professionnels de la montagne n'attendent pas cette officialisation pour exprimer leur désespoir.

Car traditionnellement, les vacances de février représentent plus d'un tiers de la fréquentation hivernale des stations de ski. D'où l'extrême inquiétude des acteurs du secteur. "Ce qu'il faut craindre, c'est une saison blanche, au sens propre comme au figuré, vu les conditions d'enneigement exceptionnelles" estime André Mir, le trésorier de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) et maire de Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) auprès de France Bleu Occitanie.

"Moi, je dirais que c'est une année noire, renchérit Anne Marty, la vice-présidente de Domaines Skiables de France et Directrice Adjointe d'Altiservices. Si on n'a pas une réouverture demain pour une mise en place le 30 janvier, nos clients n'auront pas le temps de réserver, donc les vacances de février sont mortes. Or pour nous, février c'est 40 à 45% du chiffre d'affaires. Et on a déjà perdu 25 à 30% sur le début de saison". "L'arrêt des remontées mécaniques induit l'arrêt total de tous les territoires et de tous les emplois du territoire. C'est un véritable drame humain", ajoute-t-elle.

Son entreprise, Altiservice, qui gère notamment les stations de ski de Saint-Lary et de Font-Romeu Pyrénées 2000, réalise bon an mal an un chiffre d'affaires de 27 millions d'euros. "Comme on ne se rémunère que sur la vente de forfaits, cette année, ce sera zéro", prévoit Anne Marty.

Malgré le dispositif de chômage partiel et les aides financières versées par le gouvernement pour compenser l'arrêt des remontées mécaniques, pour les professionnels de la montagne le compte n'y est pas. Un euro de chiffre d'affaires sur les remontées mécaniques en génère sept autres dans le secteur, a calculé André Mir, qui estime déjà le manque à gagner pour la vallée d'Aure à 230 millions d'euros.

"Un mal être terrible de la montagne"

"Parle-t-on de prolongation de fermeture des remontées mécaniques ou de fermeture définitive et irrévocable ?", s'interroge la vice présidente de Domaines Skiables de France. "Maintenant, il faut dire les choses. Il ne peut plus y avoir d'eau tiède. On ne peut pas nous dire qu'on repart peut-être dans une semaine ou dans 15 jours. Parce-que socialement et psychologiquement ce n'est plus possible. On en arrive à un moment de mal-être terrible de la montagne. Alors maintenant il va falloir accompagner, et accompagner très fort. Il va falloir plus que du saupoudrage pour sauver la montagne".

 

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