Les masques artisanaux fabriqués à la maison ne sont plus acceptés à l'école. Pour se prémunir contre la propagation des variants, les autorités exigent des masques de catégorie 1 qui filtrent plus de 90 % des particules. Un nouveau casse-tête pour les parents et enseignants.
Ce lundi 8 février 2021, un nouveau protocole sanitaire est entré en vigueur dans les écoles. Si les élèves situés en zone A (Bordeaux, Limoges, Poitiers, Lyon...) sont déjà en vacances, ceux d'Occitanie doivent se plier à ce nouveau règlement. Il prévoit que seuls les masques de catégorie 1 sont acceptés en classe. C'est l'une des nouvelles mesures instaurées pour lutter contre le Covid-19 et ses variants. Exit les masques fabriqués à la maison dont les tissus sont moins filtrants et dont les capacités s'amenuisent à chaque lavage. Mais ce n'est pas la fin du masque en tissu dans les écoles pour autant.
Les masques autorisés et ceux qui ne le sont plus
- AUTORISÉ La quasi-totalité des masques en tissus industriels vendus dans le commerce sont toujours adaptés. Ce sont des masques de catégorie 1, d'une durée de vie de 5 à 50 lavages selon les modèles et à changer toutes les 4 heures. Leur efficacité est supérieure à 90%. On peut les identifier grace à un logo apposé qui précise le nombre de lavages autorisés et parfois le taux de protection.
- AUTORISÉ Le masque chirurgical en papier de type 1, 2 et 2R, à usage unique, à changer toutes les 4 heures et protégeant à plus de 95% des projections de gouttelettes devient la norme.
- AUTORISÉ le masque FFP2 autrement dénommé masque "bec de canard" dont les capacités filtrantes sont encore supérieures.
- PAS AUTORISÉ Le masque "fait maison" de catégorie 2. Il ne filtre que 70 % des aérosols. Le 18 janvier dernier, le Haut conseil de la Santé publique avait émis un avis dans lequel il recommandait de « substituer aux masques de catégorie 2 et aux masques de fabrication artisanale, des masques grand public de catégorie 1, en raison de leur meilleur pouvoir filtrant ».
Ces masques de catégorie 1 sont obligatoires, du primaire jusqu'au lycée, dans les classes comme à l'extérieur. Les enseignants et personnel de l'Edudaction Nationale doivent aussi les porter.
Peut-on sanctionner les élèves contrevenants ?
Il n'y a pas de directive pour l'instant au niveau national. Le ministère de l'Education Nationale n'a semble-t-il pas donné de consignes aux rectorats. Ce sont les établissements scolaires qui vont devoir décider. Les parents ont été informés de ces changements par des messages via l'ENT, l'Espace Numérique de Travail qui permet d'échanger.
Dans un premier temps, la pédagogie sera de mise en informant l'élève. En cas de récidive, les parents seront contactés. Beaucoup d'établissements ont des stocks de masques qu'ils mettront à disposition de l'élève qui se présenterait avec un masque non conforme. Les municipalités (primaire), les conseils départementaux (collèges) et les conseils régionaux (lycées) peuvent aussi décider d'en fournir pour éviter une dépense supplémentaire aux parents.
Mais pour le personnel des établissements scolaires, encore faut-il être en capacité de reconnaître un masque en tissu de catégorie 1 et un autre de catégorie 2. Plusieurs syndicats alertent sur cette difficulté pour des agents qui n'ont pas été formés. Pour les lycées d’Occitanie, le problème est réglé. La Région fournit gratuitement les lycées et elle a pris en compte ce changement.
Daniel Peries, proviseur du lycée Stéphane Hessel de Toulouse le confirme. "Nous avons reçu ces nouveaux masques vendredi et nous les distribuons depuis ce matin avec nos agents d’éducation. Nous tenons à le faire nous-même pour plus de sécurité. Nous mettons les masques dans des poches plastiques et nous assurons les besoins de chaque lycéen pour chaque période scolaire comprise entre les temps de vacances."
Les 8 000 masques d'un stock précédent et qui ne correspondent plus aux normes ne seront pas distribués. Une rigueur qui donne de bons résultats. Il n’y a jamais eu plus de 7 cas par semaine dans ce lycée qui compte 2 500 élèves en temps normal, 1 400 ces derniers temps avec les classes partagées. "Notre priorité, c’est la situation sanitaire. Nous avons 350 employées (professeurs, administratifs, assistants d’éducation...) pour lesquels nous avons reçus des masques du rectorat. Pour les élèves, nous sommes très vigilants. Nous avons du stock pour que chaque lycéen qui se présente puisse aller en classe."
La FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) alerte sur ce nouveau protocole qui complexifie les situations. Sur son site, l'association s’interroge "sur la capacité des personnels à « faire le tri » et à pouvoir certifier qu’un tissu est de catégorie 1 et pas tel autre." Elle demande que les masques soient fournis par la puissance publique pour éviter ces problèmes. Mais pour le moment, le gouvernement n'a pas indiqué qu'une telle mesure soit possible pour aider les parents en difficulté.