Covid et incendies en Algérie : une association créée à Toulouse pour apporter de l’aide à la population locale

De violents incendies ont ravagé le nord de l'Algérie, déjà fragilisé par une nouvelle flambée épidémique de Covid-19. Les hôpitaux arrivent à saturation. À Toulouse, la diaspora algérienne se mobilise pour venir en aide aux sinistrés.

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Une centaine d’incendies, plus de 90 morts et des dégâts considérables. Le nord de l’Algérie et principalement la région de la Kabylie, sont ravagés par les flammes. Même si un responsable de la direction générale de la protection civile a annoncé dimanche 15 août que les feux de forêts sont « désormais maîtrisés ».

Ces incendies géants sont de plus en plus fréquents en Algérie, Etat le plus étendu d'Afrique. Chaque année, le nord du pays est touché par les feux. Et sans aide extérieure, notamment de la France, les habitants sont souvent bien seuls et les secours débordés. En 2020, plus de 40.000 hectares de forêts sont partis en fumée.

Et le plus dur reste à venir pour la population.

Déjà affaiblis par l'afflux de grands brûlés, les hôpitaux algériens sont submergés par une flambée du variant Delta et de malades du Covid. De plus, ils font face à une pénurie d'oxygène.

En France, la diaspora algérienne s'organise : particuliers et associations recueillent les dons pour les envoyer sur place.

À Toulouse, l'association "Medical Hope", créée par deux médecins franco-algériens, a déjà recueilli plus de 620.000 euros pour aider à soigner les malades du Covid. Elle intervient maintenant pour centraliser les dons de médicaments et matériel médical et les envoyer en Algérie.

Des besoins urgents de concentrateur à oxygène

Presque arrivés à saturation, les établissements de santé arrivent à bout de leur réserve d'oxygène. "Aujourd’hui, nous avons besoin de concentrateur à oxygène, c’est notre urgence. Ensuite, on aurait besoin aussi du matériel pour les brulés, pour les blessés de ces incendies", explique le dr Reda Hassaïne, vice-président de l'association.  

Une nouvelle cagnotte a été ouverte pour financer l'achat de 100 concentrateurs à oxygène. 

"Pour le transport, nous avons été contacté par "Avion sans frontière" qui nous a proposé ses services, le consul d’Algérie à Toulouse nous a promet une aide via Air Algérie. Les bonnes volontés existent, maintenant il faut coordonner tout ça, et ce n’est pas si simple", précise-t-il. 

Reda Hassaïne et le médecin Merouane Messekher, président de Medical Hope sont "en constante relation avec des confrères de Tlemce, Constantine ou d'Alger", afin de "connaître exactement les besoins" sur place.

La diaspora algérienne se mobilise

Rim-Sarah Alouane et sa soeur sont franco-algérienne. Une partie de leur famille habite encore en Algérie à Alger et en Kabylie, "y compris dans les zones touchées". Ensemble, elles visitent les pharmacies de la ville pour trouver les médicaments qu'il leur manque.

"On ne pouvait pas rester sans rien faire. Et d’ailleurs peu importe si on est Algériens ou pas, c’est un désastre humanitaire et écologique. Je crois que la moindre des choses en tant qu’être humain de contribuer à notre niveau. Je me sentais complice de ne rien faire", rapporte Rim-Sarah Alouane.

La jeune femme insiste sur l'importance de se mobiliser : 

Le plus dur à vivre est de savoir qu’ils [les Algériens] ne peuvent compter que sur eux même et sur l’aide de ceux qui veulent bien l’apporter en dehors de l’Algérie. Les flammes auraient pu être contenues bien avant si quelque chose avait été fait. Si on avait mis les moyens mais ça n’a pas été fait.

Rim-Sarah Alouane, donatrice

Des cartons pleins de crème, compresses, masques FFP2 ou encore gel hydroalcolique s'entassent dans la cuisine de la jeune femme. Ils seront expédiés par l'association Medical Hope.

Trois points de collecte des dons à Toulouse

Face à l'affluence des donateurs, l'association Medical Hope a mis en place des lieux de collecte pour récupérer ces dons de médicaments et matériel médical. Ils peuvent être déposés à Toulouse au :

  • Restaurant La Meunière, 69 rue Bayard, tous les jours de 9h à 11h et de 15h à 19h.
  • Site Mirail Université, 1 cheminement recteur Deltheil, parking arrêt de bus Mirail université, les jeudis et lundis entre 16h et 17h.
  • 135 rue Henri Desbals, les mercredi et vendredi de 18h30 à 19h30.

Ces informations sont à retrouver sur la page Facebook de l'association

 

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