Le ministre de la santé Olivier Véran a fait un point de situation sur l'épidémie, ce jeudi après-midi. Sans se prononcer sur un nouveau confinement, il a fait état d'un "paramètre qui nous inquiète" : la circulation de plus en plus active du virus et de ses variants.
Alors que la France attend de savoir si elle va être reconfinée dans les jours à venir, Olivier Véran, dans son point presse exceptionnellement avancé de quatre heures, a eu une position "d'éclaireur".
Le but de ce point de situation, a-t-il dit, est de "saisir les enjeux du moment" et de "comprendre les décisions qui seront prises dans les prochains jours".
Et l'enjeu, c'est que si nous ne sommes pas dans une vague épidémique, nous sommes en revanche sur un plateau montant, avec des chiffres inquiétants.
L'efficacité du couvre-feu s'estompe
Le virus diffuse plus vite chaque semaine, a déclaré Olivier Véran : plus de 10 % en moyenne par semaine, depuis trois semaines. Tout le territoire national est désormais touché.
Le couvre-feu a un impact, selon le ministre de la santé, mais son efficacité s'estompe. La tension hospitalière augmente et des transferts interrégionaux de patients sont à nouveau envisagés : on compte 20 000 nouveaux cas de Covid chaque jour, 250 patients admis chaque jour en service de réanimation. Et plus de 2 000 patients atteints chaque jour par des variants du Covid-19. Contre 500 "seulement" début janvier.
La réalité des variants
Ce sont ces variants, plus contagieux, et plus dangereux, qui inquiètent actuellement les autorités françaises. Ils sont "susceptibles d'entraîner une vague épidémique, une épidémie dans l'épidémie. C'est une réalité qui va arriver très vite si nous ne faisons rien", a déclaré le ministre de la santé, avant d'évoquer la situation catastrophique dans certains pays voisins, comme l'Espagne et le Portugal.
Olivier Véran n'a pas souhaité s'exprimer sur le reconfinement à l'étude, ni même dire ce qu'il avait préconisé lors du conseil de défense en la matière. Il a rappelé que des décisions seraient prises dans les jours à venir. Le Premier Ministre Jean Castex mène jeudi et vendredi une série de concertations avec les présidents de groupes politiques au Parlement, les associations d'élus et les partenaires sociaux.
Cela fait près d'un an que les Français ont un comportement exemplaire. Il va falloir tenir.
Sur la carte de France présentée par le ministre de la santé ce jeudi après-midi, il apparaît clairement que l'ensemble du territoire national est aujourd'hui touché. L'Occitanie ne fait pas exception : 1 714 personnes sont actuellement hospitalisées pour cause de Covid (dont 179 en réanimation).
Les départements les plus touchés sont toujours la Haute-Garonne (409 hospitalisations au 26 janvier), le Gard (215), l'Hérault (193) et le Tarn (161).
Les variants du virus ont fait leur entrée dans la région (onze cas notamment signalés par l'Agence Régionale de Santé dans un Ehpad toulousain). Et plusieurs établissements scolaires sont actuellement fermés.
Dans son dernier bulletin d'information en date du 26 janvier, l'ARS (agence régionale de santé) d'Occitanie : "L'impact sur notre système de soins se confirme dans nos territoires : le flux de patients pris en charge en secteur hospitalier augmente de façon régulière, le nombre de cluster s'accroît dans les Ehpad comme en milieu scolaire. Le taux d'incidence régional se situe à un niveau élevé, comme en octobre dernier".