Le ministre de la santé Olivier Véran a annoncé le déploiement des prélèvements salivaires dans les écoles après les vacances de février. Ils sont remboursés, ils évitent l'écouvillon dans le nez et les résultats sont analysés en laboratoire comme pour le test PCR. Bémol : ils sont moins fiables. 

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Quelle place pour les prélèvements salivaires ? Pour le moment, le PCR représente 75% des tests. Et 25% pour le test antigénique. Mais les prélèvements salivaires étaient attendus depuis longtemps en raison notamment de leur meilleur acceptabilité. 

Fonctionnement du prélèvement salivaire

Cracher dans un tube à essai suffit à réaliser un prélèvement salivaire. Il faut ensuite le donner à un laboratoire d'analyse dans les cinq heures. Entre-temps, ne pas le mettre au frigo, pour éviter de faire disparaître ces petites particules, et faire son prélèvement au moins 30 minutes après avoir fumé, mangé ou s’être brossé les dents pour éviter de les cacher derrière d’autres particules présentes de la bouche.

La sensibilité de ces tests est légèrement inférieure (3 % à 11 %) à celle des tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé relève la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Le temps de rendu du résultat d'un test RT-PCR salivaire est le même que celui d'un test RT-PCR nasopharyngé c'est à dire en 24h ou 48h. Ce n'est pas un test dit "rapide". Il ne permet pas de gain de temps mais son principal apport est lié à sa meilleure acceptabilité.

Public visé ? 

La Haute Autorité de Santé a précisé l'utilisation des prélèvements salivaires dans un avis rendu le 4 février 2021 :

  • en seconde intention chez les personnes contact pour qui un prélèvement nasopharyngé n'est pas envisageable.
  • en première intention dans le cadre de dépistages ciblés à grande échelle, en particulier s'ils sont répétés régulièrement : au sein d'écoles, d'universités, pour le personnel des établissements de santé, des EHPAD...

Pour les enfants de moins de six ans, qui ne savent pas forcément cracher, il est possible de recueillir la salive à l'aide d'une petite pipette, a indiqué le Dr Cédric Carbonneil, de la HAS.

Le gouvernement a annoncé vouloir déployer ces prélèvements dans les écoles et les EPHAD après les vacances de février. Ainsi mercredi, à l'occasion de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement du Sénat, le ministre de la Santé a promis entre 200 000 et 300 000 prélèvements salivaires par semaine, dès la mi-février.

Ne pas confondre "prélèvement" salivaire (en laboratoire) et "test" salivaire (rapide)

Actuellement des tests salivaires dits "rapides" sont commercialisés par diverses entreprises. 

Le principal test est EasyCov du laboratoire SkillCell et Sys2Diag/CNRS. Il est remboursable par la Sécurité sociale depuis début janvier. Il est surtout présent dans les aéroports. 

A Toulouse, une entreprise s'est lancée sur le marché. Axiotis propose un test de salive à faire chez soi. Selon son directeur on peut savoir en 24h si l’on est positif ou non à la Covid-19. Toutefois, ce test n'est pas remboursé. Il coûte 40€. 

"Ces tests n'ont rien à voir avec les prélèvements que veut développer le gouvernement" prévient Richard Fabre, président de l'Union régionale des biologistes d'Occitanie. Il insiste sur la distinction en précisant qu'il serait impossible pour le moment de déployer ces tests salivaires rapides et que le prélèvement salivaire fait l'objet de la même analyse qu'un PCR. "Les laboratoires ont actuellement des réunions entre eux et avec l'agence régionale de santé (ARS) pour valider les analyses des prélèvements que nous ferons en laboratoire".

Inquiétudes des laboratoires en Occitanie

"Aujourd'hui, on n'est pas à saturation, il nous reste une capacité de prélèvement de 20 à 30%. On réalise environ 180 000 tests par semaine en Occitanie. Mais à la rentrée, il nous faudra monter en puissance" explique Richard Fabre. "Tester 180 000 étudiants entre Toulouse et Montpellier, sans compter les scolaires, c'est énorme. Il y aura un goulet d'étranglement. Les capacités techniques et analytiques ne vont pas être multipliées par trois" explique le président de l'union régionale des biologistes. Il assure que les laboratoires sont en train de se renforcer en matériel et en ressources humaines pour faire face à la demande du gouvernement.

"4000 crachats dans un pot, cela veut dire pour nous 4000 transferts de salive dans un tube. C'est beaucoup plus de manipulation que pour un PCR nasopharyngé. Si on augmente de 50% notre capacité, ce sera déjà pas mal" conclut-il. 

 

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