CULTURE. "Anatomie du franquisme", une exposition analyse l'une des plus longues dictatures de l'histoire, une première en Europe

"Anatomie du franquisme" c'est le nom de l'exposition qui se tient jusqu'au 22 septembre au musée départemental de la résistance et de la déportation de Toulouse. Elle permet d'analyser l'une des dictatures les plus longues et les plus violentes de l'histoire.

Le musée départemental de la résistance à Toulouse organise jusqu'au 22 septembre une exposition consacrée à "l'Anatomie du franquisme". Une analyse de l'ancienne dictature espagnole unique en Europe. 

40 ans de dictature

C'est la première fois qu'une exposition de cette envergure sur le franquisme est organisée en Europe. Pousser les portes de l'exposition, c'est plonger dans les affres d'un système totalitaire des plus sanguinaires. Quarante ans de répression totale. 

Le régime a planifié 180 camps de concentration dès la fin de la guerre civile. Le franquisme devient alors un régime de guerre. L'armée, la phalange et l'église sont ses alliés, les communistes et les républicains, des ennemis qu'il faut éradiquer.

Près de 500.000 morts

"Il s'agissait de purger complètement la société espagnole", raconte François Godicheau commissaire principal de l'exposition. "De la broyer, de la triturer, pour faire émerger une société nouvelle. C'est pour cela qu'on insiste sur le caractère systématique qui relie à la fois les prisons, la torture, les exécutions, la faim, le contrôle social dans les villages, les écoles."

Un système diabolique qui permettra au Franquisme d'accoucher de sa société rêvée, l'essence d'une Espagne nationale catholique. Mais à quel prix ! 200 000 exécutions par balles, 200 000 morts de faim juste après la guerre civile, 90 000 prisonniers décédés suite aux mauvais traitements, le régime franquiste n'épargne personne. Pas même les plus vulnérables.

Toulouse, capitale de l'exil républicain

"On allait jusqu'à enfermer des femmes, c'étaient souvent des opposantes communistes qui étaient détenues", explique Marie Delanoë, directrice du musée de la résistance et de la déportation. "Et pour celles qui avaient des enfants de moins de quatre ans, on enfermait également les enfants dans des conditions effroyables. Ils décédaient d'ailleurs en prison". 500 000 personnes tentent alors de fuir cette dictature. Toulouse devient la capitale de l'exil républicain. 

"L'antifranquisme était aussi en France, à Toulouse en particulier", témoigne Placer Marey-Thibon, fille de réfugiés espagnols. "On pouvait notamment financer des campagnes d'information ou la presse clandestine, aider les familles des gens emprisonnés. On les aidait à payer un avocat et à survivre".

Alors que d'autres systèmes totalitaires comme le nazisme et le fascisme sont condamnés, la dictature du franquisme a été amnistiée. Cette exposition est à découvrir gratuitement jusqu'au 22 septembre. 

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