Début des vœux sur Parcoursup : les conseils d’experts en Occitanie

Ce 20 janvier démarre la première phase d’inscription sur Parcoursup. La plateforme a-t-elle évolué après les griefs qui lui étaient adressés ? Est-elle plus simple à appréhender et égalitaire ? Avis d'experts d'Occitanie.

« Personnellement j’avais fait la première édition en tant que lycéen, ça a bien progressé depuis » reconnaît Lucas Brasier. Ce YouTubeur désormais étudiant vient de sortir un livre sur la question : « 7 jours pour formuler ses voeux Parcoursup : comment sélectionner ses formations et parfaitement optimiser ses choix ». L’ouvrage sera disponible dès ce week-end sur Amazon.

Des améliorations  

Parmi les améliorations soulignées par Lucas Brasier « un taux d’accès aux formations désormais visible » et à la fin du processus, moins de délais pour répondre aux vœux obtenus. « Avant on avait sept jours, maintenant c’est quatre. En cas de refus, une place se libère donc plus vite pour ceux qui n’ont encore rien obtenu ».

« C’est effectivement la cinquième édition » confirme Anne Viadieu. « L’ouverture de la plateforme au grand public s’est faite le 21 décembre dernier pour que chacun puisse commencer à l’explorer », explique la chef du service information et orientation du rectorat.

 « On a bouclé le référencement de toutes les propositions. On est en train de finaliser les formations par apprentissage et nous avons également rajouté de nouvelles formations jeunesse et sport » précise-t-elle.

Si on ne sait pas ce que l’on vise, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin

Laure Perche, conseillère d'orientation Tonavenir

« Pour moi ce n’est pas nébuleux, mais ça peut être complexe. Si on ne sait pas ce que l’on vise, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Vous vous rendez compte, ce sont plus de 19500 formations qui sont accessibles », explique Laure Perche.  

« Les enfants et les parents n’ont pas l’habitude. Nous-mêmes n’avons pas vécu ça. Et si vous rajoutez la réforme du Bac, ça peut faire peur si on n’y est pas préparé », confie la conseillère d’orientation indépendante installée depuis cinq ans à Toulouse. Sans parler de la situation sanitaire.

Accompagnements au lycée ou plus personnalisés

« Il y a un accompagnement proposé par les professeurs principaux ainsi que par les psychologues de l’Education Nationale » (NDR : anciennement conseillers d’orientation) resitue Anne Viadieu. « Il y aura aussi des séances collectives de prise en main de Parcoursup et puis, le 2 février prochain, nous organisons un live sur les réseaux sociaux Twitter et Instagram entre 17h et 18h », annonce la représentante du rectorat.  

De son côté, Laure Perche travaille sur des accompagnements individualisés, notamment pour les élèves qui ne savent pas quoi choisir. « J’essaie d’abord de leur faire prendre conscience de qui ils sont. Il y a un travail à la fois d’introspection et de projection vers l’avenir. Quand j’ai compris qui je suis, je sais où je vais et quand on fait ce travail approfondi, en général, on ne se trompe pas », analyse la conseillère d’orientation.

Une question de moyens ?

Test de personnalité, de motivation, entretien approfondi comme pour un recrutement, tout ça n’est évidemment pas gratuit. « Il y a une inégalité entre ceux qui ont les moyens et ceux qui ne les ont pas, c’est sûr » reconnaît la spécialiste.  

« Mais il y a surtout une différence entre ceux qui ont l’idée d’entamer cette démarche et ceux qui ne le font pas. Mais quand je vois l’économie de faite par rapport au coût d’une année d’enseignement supérieure perdue… », relativise la conseillère d’orientation indépendante.  « Après, ça peut arriver de se tromper arrivé dans le choix d’une filière, soit par rapport au niveau, soit par rapport à l’idée qu’on s’en était faite ».

Qu'ils ne se censurent pas !

Anne Viadieu, service information et orientation du rectorat

  « Ils ont maximum dix formations sous statut scolaire à choisir, plus dix formations sous apprentissage » rappelle aux lycéens, Anne Viadieu. « C’est bien qu’ils ne se censurent pas » prévient la chef du service information et orientation de l’Académie. « Qu’ils soient concrets dans leurs recherches mais qu’ils ne s’interdisent pas par exemple une formation dans le milieu de l’art ou une prépa ».  

« Il y a une juste mesure à trouver » poursuit-elle. « Qu’il n’y ait pas de vœux par défaut, mais qu’il n’y ait pas non plus de choix démesurés par rapport aux résultats ou aux connaissances de la matière » aiguille-t-elle encore.

Pour Lucas Brasier, mieux vaut « formuler le maximum de vœux même si on est sûr de son choix. Quitte à en refuser. Sinon si on se retrouve sans rien, en phase complémentaire, on se retrouve après tout le monde » met en garde l’étudiant. « Il vaut mieux anticiper et s’y prendre à l’avance » conclut le Youtubeur spécialiste de la question.

Une sélection de toute façon

« Selon moi, Parcoursup a toujours bien fonctionné » n’hésite pas à affirmer Laure Perche. « Ce qui est de plus en plus compliqué, c’est l’offre pléthorique. Du coup on en découvre chaque année. Même nous, nous devons nous remettre à la page » admet-elle. « Les modalités de recrutement changent également » souligne la conseillère. Dans son collimateur notamment, la suppression des concours et le passage à la sélection par dossier dans certaines filières.                                   

« Mais je n’aurais pas la prétention de critiquer Parcoursup » nuance-t-elle. « Les élèves sont correctement évalués, vu tout ce qu’on leur demande : avis du lycée, notes, fiches avenir,… » détaille la spécialiste de l’orientation. « Après en France, on est assez hypocrite. On refuse de reconnaître qu’il y a une sélection post-bac. Il faut donc avant tout de bonnes notes et un bon dossier », conclut-elle.  

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