Le Conseil d'Etat valide la fermeture des remontées mécaniques pour les vacances de Noël. Les professionnels de la montagne associés aux départements pyrénéens et la région Occitanie avaient déposé un référé devant le Conseil d'Etat. Témoignage d'Akim Boufaid directeur de la station de Saint-Lary.
Le Conseil d'Etat a tranché et vient de valider la fermeture des remontées mécaniques des stations de ski pendant les fêtes de fin d'année, comme l'a décidé le gouvernement. "Par l’ordonnance de ce jour, le juge des référés rejette cette demande", écrit le Conseil d'Etat.
Limiter les occasions de brassage de population
"L’administration fait valoir, pour sa part, que l’interdiction contestée a pour objet d’éviter des flux supplémentaires de déplacements pendant la période des fêtes de fin d’année et de limiter les occasions de brassage de population à ce qui est indispensable à la vie de la Nation, que les protocoles sanitaires élaborés sont insuffisants à cet égard et que la pression sur le système de santé doit être mesurée en tenant compte de la médecine de ville", précise le Conseil d'Etat.
"Sauf catastrophe sanitaire, les stations de ski rouvriront le 7 janvier", a indiqué le Premier ministre Jean Castex ce vendredi matin.
Plusieurs collectivités territoriales et organisations représentant le secteur économique des sports d’hiver avaient saisi le Conseil d’Etat, en référé-liberté, pour lui demander de suspendre cette mesure.
Les quatre départements pyrénéens et la région Occitanie s'étaient associés à la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour ce recours devant le Conseil d'Etat et soutenir ainsi tout le secteur de la montagne.
"Pour les professionnels, les salariés, les saisonniers, les acteurs de la montagne et les collectivités locales, cette mesure annoncée par le président de la République est incompréhensible et incohérente", expliquent dans un communiqué le conseil régional et les quatre départements pyrénéens d'Occitanie (Pyrénées-Orientales, Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées).
A Saint-Lary, les vacances de Noël rapportent en général 20% du chiffres d'affaires annuel. 40 à 50% pendant les vacances de février et le reste au mois de janvier et au mois de mars. 180 personnes par jour travaillent sur une saison normale. Dans cette station de ski, il y a 26 remontées mécaniques et plus de 100 kilomètres de pistes.
Le directeur de la station de Saint-Lary Akim Boufaid témoigne :
"On est triste, on était quand même très attaché à accueillir des touristes sur nos domaines skiables, c’était un petit peu notre baroud d’honneur". "On est résigné face à cela et très déçu". "Je pense que la mesure n’est pas adaptée". "Les remontées mécaniques ont été traitées comme des transports publics exactement au même titre que le métro et le train et là, on fait un cas particulier des remontées mécaniques". "On a un peu le sentiment d’être le trophée du gouvernement, il faut que les stations de ski montrent l’exemple"."C’est triste aussi parce que dans l’histoire, ce n’est pas le ski qui est dangereux".
Pourquoi ?
"Il va y avoir du monde dans les stations de ski, des rassemblements de population dans les rues, sur les zones ludiques, pour faire de la luge". "Il y aura quand même des touristes, sur Saint-Lary, il y a des résidences secondaires donc les gens vont venir, certaines résidences qui restent ouvertes, bradent de manière à faire du remplissage donc même si aujourd’hui, elles ne sont pas remplies, en dernière minute, j’imagine que les gens vont saisir ces opportunités là". "Même si ils ne passent pas la semaine complète, ils peuvent venir s’aérer quelques jours puisqu’il n’y aura plus de contrainte de circulation".
A combien se chiffrent les pertes ?
"Il y a eu quand même beaucoup d’annulation, par rapport à l’année dernière, on est à moins 40% sur la première semaine de vacances et moins 30% sur la deuxième semaine". "Aujourd’hui on n’a pas de recette et donc pas de rentrée d’argent". "Mais il va falloir assurer un minimum de service pour faire en sorte que les vacances se déroulent correctement". "On va mettre en place un service minimum pour garantir la sécurité, la tranquillité des sites et organiser l’accueil sur les fronts de neige". "Les gens vont quand même vouloir profiter de la neige pour faire de la luge ou marcher avec des raquettes, faire des activités autour de la neige".