Lors de travaux d'amélioration de la circulation piétonne à la station Jean-Jaurès, les artisans sont tombés sur une plaque d'amiante située près d'une gaine de ventilation. Le chantier de rénovation a été stoppé. Des analyses de mesure de l'air n'ont révélé aucune contamination de l'air.
Plusieurs questions se posent après la découverte d'une plaque d'amiante située dans les fondations de la station de métro Jean-Jaurès de Toulouse. Personne ne s'en serait douté si un chantier de réfection ne l'avait pas mis à jour. C'est un ouvrier, en abattant une cloison, située près du parking public sous-terrain et un recoin de la ligne A du métro, qui a fait cette découverte. L'amiante en plaque était nichée contre une gaine de ventilation et le plafond de la station Jean-Jaurès. Ce morceau d'amiante en cache-t-il d'autres ? Comment s'est-il retrouvé là alors que ce produit est interdit depuis le 1er janvier 1997 en France ?
La ligne A et donc la station Jaurès a été inaugurée en juin 1993 après cinq années de travaux. Et la station Jean-Jaurès est l’unique station à établir une correspondance entre les deux lignes A et B du métro toulousain. C'est le point de convergence d'un flux importants d'usagers puisque cette station est au coeur de la ville et drainent le plus grand nombre de passagers. Le directeur de la Smat (société pour la Mobilité de l'agglomération toulousaine), Xavier Bonneau, qui gère ces travaux, précise :
"L'amiante n'était pas dans la gaine de ventilation, elle n'est pas sous forme friable ou volatile, pas floquée mais intégrée à une plaque, peut-être située sur la cloison commune avec le parking Jean-Jaurès voisin, il n'y a donc pas de risque que la ventilation ait léché de l'amiante et ait propagé des particules dans l'air".
"Les ouvriers qui travaillaient depuis plusieurs jours n'ont pas non plus été exposés à cette amiante, révèlent les analyses aujourd'hui. Une analyse de l'air ambiant l'a démontré", précise le directeur de la Smat. Un CHSCT extraordinaire de Tisséo s'est déroulé hier et un autre se tiendra la semaine prochaine afin de prendre des mesures après le résultat des analyses en cours. Des prélèvements ont été effectués aujourd'hui par une entreprise spécialisée et agréée pour gérer ce type de matériau. Des précautions ont été prises afin de sécuriser la zone et la décontaminer par la suite.
Par voie de conséquence, toutes les stations de la ligne A du métro toulousain vont être diagnostiquées. L'amiante et ses dérivés industriels représentent un danger réel pour la santé. Déjà en 1985, l'usage de l'amiante était réglementé avant d'être interdit en 1997 suite à de nombreux décès. De nombreuses procédures judiciaires ont conduit des entreprises devant les tribunaux et se sont conclus par une condamnation quasi systématique des employeurs.
Le reportage de Michel Pech et Xavier Marchand :
