Selon plusieurs chercheurs dont un universitaire toulousain, répondre à la "propagande jihadiste" en ligne en présentant un contre-argumentaire
officiel pourrait avoir un effet limité et occulter la lutte contre les éléments à la base de ce radicalisme.
A la tête d'une initiative visant à compiler les travaux scientifiques sur le sujet pour l'Unesco, Séraphin Alava, chercheur de l'Université de Toulouse. affirme: "Il n'existe pas de preuve d'un lien direct entre la radicalisation des jeunes et la propagande en ligne".
Internet : une arme redoutable entre les mains de l'Etat Islamique
Lors de la conférence "Internet et la radicalisation des jeunes", organisée lundi et mardi par l'Unesco à Québec, les participants ont convenu que des vidéos d'exécutions aux films promotionnels semblant sortis d'Hollywood, en passant par des facilités d'accès à des recruteurs via les réseaux sociaux, l'organisation radicale a étendu le champ de bataille sur le web, comme aucun autre groupe armé auparavant.
Une bataille perdue d'avance
Il est inutile et vain de vouloir gagner le terrain de la propagande car il est mené, côté jihadiste, par "des gamins qui ont grandi en Occident en s'appropriant
les outils de communication qu'ils maîtrisent parfaitement",relève Amarnath Amarasingam, responsable du Programme sur l'extrémisme de l'Université
George Washington..
Séraphin Alava
Séraphin Alava est professeur en sciences de l’éducation à l’université de Toulouse Il Jean-Jaurès, conduit depuis 4 ans des recherches sur le lien entre les pratiques numériques des jeunes et leurs pratiques scolaires. Ses travaux sur les liens entre usages numériques non formels et éducation ont été publiés dans plusieurs articles