Alors que les contaminations atteignent des records en France, par voie de fait les hospitalisations connaissent une forte hausse au CHU de Toulouse cette semaine. Le pic de l'épidémie n'est toujours pas atteint. Le mois de février s'annonce compliqué.
On le dit moins virulent mais le nombre de contaminations est tel que le variant Omicron envoie quand même beaucoup de malades du Covid-19 à l'hôpital.
En Haute-Garonne, département où le taux d'incidence est le plus élevé en France, les hospitalisations ont fortement augmenté au CHU de Toulouse en une semaine.
Effectivement nous avons une augmentation significative du nombre de patients Covid hospitalisés ces derniers jours. Nous sommes passés de 170 à 203 patients en une semaine au CHU de Toulouse.
Dr Muriel Alvarez, infectiologue au CHU de Toulouse
Pas encore au pic de cette 5ème vague
Une hausse qui se confirme aussi dans les services de soins critiques et en réanimation. " On est sur un plateau mais depuis quelques jours nous refaisons des admissions, deux par jour en moyenne. Les 6 patients Covid que nous avons admis cette semaine ont tous été contaminés par le variant Omicron." , explique le Dr Thierry Seguin, responsable médical de la réanimation à l'hôpital Rangueil.
Nous avons cette fois des profils très différents dans les âges. Des jeunes non vaccinés avec des comorbidités ou des personnes plus âgées vaccinées, mais totalement immunodéprimées. En fait, nous assistons à beaucoup de décompensation de patients atteints de maladies chroniques avec le Covid-19.
Dr Thierry Seguin, responsable médical du service de réanimation à l'hôpital Rangueil
Des décès liés à des décompensations
Les décès liés au Covid-19 sont aussi à la hausse ces derniers jours. 90 personnes sont mortes en 4 jours en Occitanie, un chiffre très élevé.
" Pour les décès enregistrés ces derniers jours dans mon service, c'était pour la majorité des patients atteints par le variant Delta, qui étaient dans des états très graves depuis des semaines et dont l'état s'est dégradé. Quant à ceux qui sont morts avec l'Omicron, ce sont des patients atteints de maladies chroniques graves, immunodéprimés qui ont décompensé avec le Covid ".
Des explications qui se confirment avec les chiffres des hospitalisations. Le risque d'hospitalisation avec le variant Omicron d'une personne en bonne santé avec un schéma vaccinal complet est très, très faible.
Les patients qui sont hospitalisés avec Omicron, ont pour la plupart des défaillances dans le système immunitaire liées à d'autres pathologies. On constate aussi que la vaccination les protège un peu moins bien que les personnes en bonne santé.
Dr Muriel Alvarez, infectiologue au CHU de Toulouse
Pour l'heure difficile de savoir quand vont s'arrêter la hausse de ces hospitalisations. Ces soignants s'attendent à un mois de février encore très compliqué. " On est encore très impacté par la hausse de ces hospitalisations. Et ça va encore durer tout le mois de février. Mais l'hôpital est là et rempli son rôle : soigner. On voit la lumière pour mi-mars ", conclut le Dr Muriel Alvarez, infectiologue au CHU de Toulouse.