Dépakine : "On nous a volé une partie de notre vie"

Sanofi a annoncé lundi 3 février 2020 sa mise en examen pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires" dans l'affaire de la Dépakine, cet anti-épileptique dangereux pour le foetus. A Toulouse, deux femmes dont les enfants présentent des malformations et des invalidités témoignent.

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Il y a un mois encore, elles ne se connaissaient pas. C'est le scandale sanitaire de la Dépakine, et ses conséquences pour des milliers de victimes empoisonnées qui les lient désormais.

Sandra Mantinha et Béatrice Franco ont toutes deux pris ce médicament, qui pour soigner l'épilepsie, qui pour une bipolarité. Problème : elles l'ont pris pendant leur grossesse. Sans connaître sa dangerosité pour le foetus.

Pourtant, Sanofi, le laboratoire pharmaceutique qui commercialise la Dépakine et le Dépakote, savait depuis les années 80 les risques pour les femmes enceintes. Seulement voilà, le laboratoire et les autorités sanitaires ont tardé à mettre à jour la notice de ce médicament. Tardé aussi à la contre-indiquer pour les femmes en âge de procréer.C'est bien ce que leur reproche l'association Apesac qui  représente 350 familles en Midi-Pyrénées. En 2016, elle saisit la justice. Et voilà que le 3 février 2020, Sanofi annonce sa mise en examen pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires". 37 familles ont porté plainte dans le volet pénal de l'affaire, parallèlement à de nombreuses procédures civiles et devant les tribunaux administratifs. Sanofi va maintenant devoir s'expliquer devant des milliers de victimes.

Une étape importante pour les familles donc mais pour Sandra et Béatrice, la colère est immense. Leurs fils respectifs souffrent de malformations importantes ou de handicap lourd. "On nous a volé une partie de notre vie", souffle Béatrice. "Mon fils, c'est mon fils mais je me demande toujours ce qu'il aurait été si je n'avais pas pris ce médicament"
Voir le reportage d'Odile Debacker et Clara Delannoy, de France 3 Occitanie : 

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