Dérives sectaires : à Toulouse, des associations viennent en aide aux victimes

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires vient de publier son rapport annuel. En 2021, la Miviludes a reçu 4.020 saisines, soit une augmentation de 33,6% par rapport à l'année précédente. En Occitanie, des associations viennent en aide aux victimes et aux proches.

La France fait face à "un accroissement inédit des agissements à caractère sectaire", avec une hausse "significative" des saisines de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) en 2021, affirme cette dernière dans son rapport publié mercredi 2 novembre 2022.

La crise sanitaire

En 2021, la crise sanitaire a continué à jouer un rôle de "catalyseur des peurs et frustrations de chacun". "Des manipulateurs isolés et parfaitement autonomes ont pu aisément exploiter ce contexte pour propager leur doctrine sur les réseaux sociaux", observe la Miviludes, organisme rattaché au ministère de l'Intérieur depuis 2020. Ces "gourous 2.0" se trouvent à la tête de groupes "mobiles, changeants et impalpables", caractéristiques d'un phénomène sectaire "à l'état gazeux".

L'aide aux victimes en Occitanie

Dans la région, des associations reconnues par la Miviludes viennent en aide aux victimes et aux proches. C’est le cas d’ Info-Sectes Midi-Pyrénées dont le siège est à Toulouse. Cette association fait de la prévention, de la surveillance et vient en aide aux victimes. "Il y a deux types de victimes" indique Simone Risch, la présidente d'Info-Sectes Midi-Pyrénées. "Il y a tout d'abord la victime directe, qui souhaite quitter une secte, et puis il y a les proches, les parents, les amis qui sont désemparés. Pour ces derniers, nous leur donnons des clés pour continuer à garder le lien avec la personne sous emprise."

L'association a également vu évoluer les dérives sectaires. "La crise sanitaire a amplifié les comportements complotistes. Ces gens-là ont même pignon sur rue. Ils sont présents dans des salons du bien-être. Nous l'avons encore vérifié le week-end dernier dans un salon organisé dans une ville de la banlieue de Toulouse".

L'UNADFI, l'Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes a également une antenne à Toulouse. 

L'association a pour but de :

  • Prévenir les agissements des groupes, mouvements et organisations à caractère sectaire.
  • Accompagner et défendre les familles et les individus victimes de ces groupes.
  • Etudier les doctrines et pratiques des mouvements à caractère sectaire.
  • Informer et documenter le grand public

Le gouvernement en alerte

"Les dérives liées à la santé sont parmi les plus inquiétantes", affirme à l'AFP la secrétaire d'État à la Citoyenneté, Sonia Backès, chargée de ces sujets. En 2021, 744 saisines ont concerné ce sujet.
"Quand vous demandez à quelqu'un de ne pas suivre son traitement en lui vendant un soin alternatif à la place, vous pouvez mettre la vie de cette personne en danger", a-t-elle poursuivi.
Près de 70% des saisines concernant la santé se rapportaient à des "pratiques de soins non conventionnelles telles que la naturopathie, le reiki, la nouvelle médecine germanique, etc", détaille le rapport d'activité de la Miviludes.

Dans ce contexte, des "Assises des dérives sectaires et du complotisme" seront organisées "début 2023" pour réunir les acteurs de la lutte contre ces phénomènes et aboutir à une feuille de route pour les années à venir, a affirmé la secrétaire d'État à la Citoyenneté, Sonia Backès. 

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