Des chercheurs toulousains détectent le virus Zika à l'intérieur des spermatozoïdes

Des chercheurs toulousains, qui ont étudié le virus Zika, responsable de graves malformations du foetus chez la femme enceinte, confirment non seulement sa persistance de plus de 4 mois dans le sperme, mais établissent sa présence à l'intérieur même des spermatozoïdes

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C'est le fruit d'une collaboration entre plusieurs chercheurs toulousains de l'INSERM, du CNRS, de l'Université Paul Sabatier et du CHU de Toulouse. Ces chercheurs ont étudié le virus Zika, qui se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti mais aussi par voie sexuelle et fait courir aux femmes enceintes infectées par le Zika un grand risque de donner naissance à un enfant avec une malformation du cerveau, connue sous le nom de microcéphalie.

Les chercheurs toulousains viennent non seulement de confirmer que ce virus persiste dans le sperme au-delà de 4 mois après l'infection, mais ils ont établi que le virus Zika se trouve également à l'intérieur des spermatozoïdes.

Le résultat de ce travail de recherche est publié dans une lettre à la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases

Dans cette lettre, les scientifiques rapportent le cas d’un homme de 32 ans de retour de Guyane française avec des symptômes évocateurs d’une infection par le virus Zika : fièvre modérée, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires. Le virus Zika a été détecté dans le plasma et l’urine du patient 2 jours après le début de ces signes. 11 échantillons de sperme, 10 de sang et 5 d’urine ont été prélevés et analysés sur une durée totale de 141 jours.

Après analyse, le virus Zika a été retrouvé dans tous les échantillons jusqu’au 37ème jour. Au-delà, le virus est détecté uniquement dans le sperme, où il persiste jusqu’à plus de 130 jours, alors que le patient se porte bien. Ce résultat a été confirmé chez deux autres patients pour lesquels le virus a persisté de 69 à 115 jours dans le sperme. 

L’équipe de recherche a ensuite analysé le sperme du patient et a en examiné par différentes techniques de microscopie les spermatozoïdes.

« Nous avons détecté la présence du virus Zika à l’intérieur d’environ 3.5% des spermatozoïdes de ce patient",

explique Guillaume Martin-Blondel, chercheur à l’Inserm au Centre de physiopathologie Toulouse Purpan (Inserm/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et médecin dans le service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Toulouse.

Les chercheurs expliquent que pour d’autres virus sexuellement transmissibles, tels que le VIH, le virus reste “collé” à la surface du spermatozoïde. Dans le cadre d’une fécondation in vitro, il est donc possible de « laver » les spermatozoïdes pour les patients infectés par le VIH, alors que cela semble exclu pour les spermatozoïdes issus de patients positifs pour le virus Zika.

Reste cependant à déterminer le caractère « actif » du virus Zika présent dans les spermatozoïdes, ainsi que la capacité de ces spermatozoïdes à transmettre l’infection (le virus étant présent aussi en dehors des spermatozoïdes dans le liquide séminal).


Le travail de recherche des scientifiques toulousains ne devrait pas être sans conséquence sur la prévention de la transmission sexuelle du virus Zika, dont les modalités restent aujourd’hui inconnues. Leurs observations pourraient également inciter à rechercher des éventuelles traces du virus Zika lors du contrôle des dons de spermatozoïdes dans les centres de fertilité.





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