Les silicones, ont des propriétés exceptionnelles et sont utilisés dans de nombreux domaines comme les cosmétiques ou l’aérospatial. Ce vendredi 1er septembre, une équipe de chercheurs du CNRS de Toulouse (Haute-Garonne) publie dans la célèbre revue Science un procédé chimique qui rend le silicone plus respectueux de l'environnement et de la santé.
C'est une découverte en chimie fondamentale, un nouveau procédé de fabrication qui ne laisse pas de résidus lors de la fabrication du silicone. Les polysiloxanes, nom scientifique des silicones, sont beaucoup utilisés dans l'industrie et cette nouvelle synthèse permet d'obtenir des matériaux sans résidus dangereux pour l'homme et la nature.
Fini les impuretés
Lors de la synthèse du silicone, se forment de petites molécules dont certaines sont classées toxiques pour l’environnement et suspectées comme pouvant être des perturbateurs endocriniens."Ce sont ces résidus qui posent problème à l'individu et à l'environnement", explique Antoine Baceiredo directeur de recherche au CNRS à l'origine de cette découverte.
Pour corriger cet inconvénient, une équipe de scientifiques (dirigée par Antoine Baceiredo et Tsuyoshi Kato) vient de mettre au point un nouveau procédé permettant de synthétiser des silicones de manière plus propre et plus écologique, tout en empêchant la formation de ces impuretés dans le produit fini. "C'est une découverte en chimie fondamentale, une voie de synthèse, un procédé de fabrication qui ne laisse pas de résidu", poursuit le chercheur.
Débouchés industriels
À l’heure actuelle, pour obtenir des silicones pures, il faut une étape supplémentaire dans le procédé de fabrication. "Il y a dans le procédé industriel actuel, une étape de puréfaction des silicones. Ce nouveau système catalytique permet de sauter cette étape", poursuit Antoine Baceiredo.
Cette découverte a été obtenue en partenariat avec l'industriel Elkem Silicones, un spécialiste européen de cette matière polyvalente. La recherche en laboratoire est finie, dorénavant les entreprises doivent réaliser les investissements nécessaires pour industrialiser le procédé. "Nous avons démontré que ça marche avec un gramme, les industriels devront les adapter pour le faire avec une tonne !", conclu Antoine Baceiredo.
Les résultats de la recherche sont publiés dans la revue scientifique Science de ce vendredi 1er septembre.