Un frère et une soeur, élèves des collèges Berthelot et Emile Zola à Toulouse, dorment depuis 10 jours dans la rue avec leurs parents et leur grande soeur réfugiés syriens, récemment expulsés de leur squat. Les enseignants se mobilisent pour exiger leur hébergement dans les plus brefs délais.
Il s'appelle Muhamed, est âgé de 11 ans et suit une scolarité en sixième au collège Emile Zola. Sa soeur Nawal, 15 ans, est inscrite en quatrième au collège Berthelot, à Toulouse.
Mais depuis 10 jours, ces deux collégiens dorment à même le sol dans le quartier Empalot, dans le parc de l'immeuble d'où leur famille s'est faite expulser d'un appartement inoccupé qu'elle squattait depuis octobre 2018. Car, leur répond-t-on, il n'y a plus de place en hébergement d'urgence.
Une famille, avec titre de séjour régulier fuyant, la ville martyre d'Homs
Avec leur père, artisan peintre, leur mère et leur grande soeur Fatima, Nawal et Muhamed sont arrivés de Syrie, fuyant leur ville martyre d'Homs dévastée par la guerre civile. Avant d'arriver à Toulouse, où ils ont obtenu un titre de séjour régulier, leur parcours migratoire a duré 6 longues années, la plupart du temps à pied de la Syrie à la France, en passant par le Liban, l'Egypte, l'Algérie, le Maroc et l'Espagne.A Toulouse, la famille a eu beau s'adresser au service de la Cohésion Sociale de la préfecture et être enregistrée au 115, personne n'a pour l'heure levé le petit doigt pour leur proposer un logement d'urgence. La famille a donc squatté un appartement 4 mois après être arrivée à Toulouse où elle a avait dû vivre une première fois à la rue. Depuis son expulsion, elle se retrouve de nouveau à la rue.
Les enseignants des collèges Zola et Berthelot se mobilisent
Mais cette fois les enseignants des établissements des enfants se mobilisent. Ce jeudi après-midi, un rassemblement était organisé devant le collège Berthelot."La souffrance psychologique et physique qu'implique le fait de dormir dehors met en danger la scolarité et la scolarisation des enfants Almuhamad", écrivent-ils dans une lettre envoyée au président du conseil départemental.
Malgré leurs nuits dehors, le frère et la soeur sont décrits par leurs professeurs comme de "très bons élèves, respectueux de leurs enseignants". Ils sont "enthousiastes en classe(...) heureux de venir au collège et se montrent très assidus au travail", témoignent-ils encore.
"Pas d'élève à la rue !"
L'équipe éducative insiste sur l'urgence de la situation. "Il en va de la dignité des personnes, de leur sécurité, de la réussite scolaire des enfants et la mise en place de conditions sereines à leur intégration".Rassemblés en collectif, les personnels des collèges Berthelot et Emile Zola dénoncent l'inertie des institutions dans ce dossier. Ils font signer la pétition "pas d'élève à la rue !"exigeant "des conditions d'hébergement dignes dans les plus brefs délais pour la famille Almuhamad".