Mathias Malzieu poursuit sa tournée avec son groupe Dionysos. Mercredi il signera son dernier livre, Journal d'un vampire en pyjama, à la Fnac de Toulouse avant de se produire sur scène au Casino Théâtre Barrière.
Il se croit vampire, mais c'est un prince. A la ville comme à la scène. Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos, électrise les foules : mamies à cheveux blancs debout pour la standing ovation, bambins embiberonnés qui lâchent la tétine pour reprendre ses refrains, ados tétanisés proches de l'hyperventilation. Et puis nous : les quinquas, les quadras, les trentenaires, bercés depuis vingt-deux ans par ses opus poético-rocks, nous qui avons voulu être jedi, qui avons refusé de mettre nos lunettes car elles nous font une drôle de tête et qui ornons aujourd'hui nos chapeaux d'un drôle de petit coeur.
Dionysos est né deux fois
Avec sa violoniste Babet et ses musiciens, Mathias Malzieu promène depuis quelques mois, sur toutes les scènes de France, les titres de son dernier album, Vampire en pyjama. La mascotte en est un homme à tête de coeur. Elle signe sa renaissance après une très grave maladie (voir encadré).
Fougueux, explosif, raffiné et posé tout à la fois, le chanteur de Dionysos est aussi un funambule. Le fil est son public. A chaque concert, il traverse la salle porté par ses spectacteurs, bras tendus. C'est son preneur de son qui doit s'arracher les cheveux à vérifier sans relâche que le micro suit bien. L'atmosphère est burtonienne, avec un peu de Boris Vian, Chaplin, du rock, du spleen, de la tendresse, de l'humour : on en redemande.
En plus de ses propres titres, quelques hommages : à David Bowie, puis récemment à Léonard Cohen avec Le Partisan, qu'il chante en anglais.
A la fin de chaque concert, on ne veut plus le quitter. On veut partir avec lui faire du skate à moteur en Islande. Même si on ne sait pas faire de skate. Alors il s'assied en bord de scène, avec ses musiciens et Babet, et dans l'intimité d'un public debout et conquis, il chante cet hommage à sa maman Come home little mamma, come home little bird. Un prince, je vous dis.
Mathias a brûlé son pyjama
Mathias Malzieu poursuit sa route d'écrivain après vingt-deux ans de musique, quatre disques d'or, le film Jack et la mécanique du cœur nommé aux Césars et tiré du roman éponyme, traduit dans vingt-deux pays et vendu à plus d’un million d’exemplaires.Son roman autobiograpique, Journal d'un vampire en pyjama, a été publié en janvier. C'est l'histoire d'une renaissance, la sienne. Atteint en 2013 d'une aplasie médullaire et hospitalisé à maintes reprises, il rédige son journal intime. Guéri gâce à une greffe de cellules du cordon ombical qu'un bébé, quelque part en Allemagne, lui a donné, il confie : "Me faire sauver la vie est l’aventure la plus extraordinaire que j’aie jamais vécue". Mercredi à 17h30, il dédicacera à la Fnac de Toulouse une édition collector accompagnée d'un CD.