Pour la première fois, Robin Ladauge, préparateur physique du groupe France U18, s'est exprimé via son avocat. Mis en cause dans la disparition du jeune joueur du Stade toulousain Medhi Narjissi en Afrique du Sud, il donne sa version des faits sur cette baignade dramatique à Dias Beach et contredit les propos du manager de l'équipe de France.
Robin Ladauge s'est exprimé ce mercredi 2 octobre 2024 pour la première fois. Critiqué, pointé du doigt dans la disparition tragique du jeune joueur, Medhi Narjissi, le préparateur physique du groupe France U18, s'est défendu via son conseil Me Laura Kerzerho.
Première réaction du préparateur physique
Une réaction qui fait suite au dépôt de plainte de Stéphane Cambos le manager des U18 contre la FFR et au communiqué de la FFR du 12 septembre. Elle y donne les résultats de son enquête interne concernant la noyade du jeune joueur du Stade toulousain sur une plage réputée dangereuse en Afrique du Sud le 7 août dernier lors d'une séance de récupération avec l'équipe de France U18.
M. Robin Ladauge n’entend pas s’étaler dans les médias. Sa préoccupation à ce stade est de ne pas entraver le déroulement serein des investigations pour que la lumière puisse être faite sur les failles qui ont mené à cette issue tragique. Au regard de la virulence des déclarations du manager Stéphane Cambos – à l’objectif affiché de ne rien assumer de ses responsabilités et de se défausser honteusement sur les autres – Monsieur Ladauge tient à réagir brièvement, avec le souci, avant tout, du respect de la douleur de la famille.
Me Laura Kerzerho, avocate de Robin Ladauge
"Manque de considération du danger", selon la FFR
Dans l'enquête interne de la FFR, "le manque de considération du danger représenté par une baignade à cet endroit-là est notamment pointé du doigt". La fédération précise avoir interrogé les membres du staff ainsi que certains joueurs pour essayer de comprendre ce qu’il s’était passé.
📣 [Communiqué de la FFR] : Medhi Narjissi
— France Rugby (@FranceRugby) September 12, 2024
Dans les résultats de son enquête, la FFR précise :
La décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site, en particulier celle liée aux "rip currents" (courants d’arrachement), aux vagues et aux rochers. La FFR s’interroge en outre sur le processus décisionnel ayant conduit à la tenue de cette séance, alors que les risques liés à la plage de Dias Beach ont pu être perçus au moins par un conseiller technique sportif, en amont de la séance, sans pour autant l’avoir annulée. Une fois sur place, les panneaux d’avertissement sur la dangerosité du site n’auraient pas été pris en compte, ce qui apparaît particulièrement critiquable au vu des conséquences dramatiques qui en ont résulté.
Communiqué de presse de la FFR, 12 septembre 2024
Des éléments que la FFR a transmis à la famille Narjissi et au ministère des Sports, qui mène aussi une enquête administrative.
Enfin la FFR, "sollicitera le ministère des Sports pour qu’il mette fin, sans préavis, aux affectations auprès de lui, des conseillers techniques sportifs en responsabilité lors de ce déplacement, en raison de la rupture de confiance qui résulte, à ce stade, des faits relatés dans ce rapport, et ce, indépendamment des responsabilités administratives qu’il déciderait de leur imputer et des mesures de sanction qu’il pourrait prendre en conséquence."
Stéphane Cambos vise le préparateur physique
Une enquête qui pointe du doigt les responsabilités du staff des U18 et de leur manager. Suite à ces résultats, Stéphane Cambos, responsable de l'équipe de France des moins de 18 ans au moment de la disparition de Medhi Narjissi en Afrique du Sud a porté plainte mardi 1er octobre contre la FFR pour dénonciation calomnieuse et parle d'une "exécution".
Stéphane Cambos rejette la faute de ce jour tragique sur le préparateur physique Robin Ladauge qui aurait choisi seul ou presque de se baigner à cet endroit-là. "Si le préparateur a décidé, et c’est l’enquête pénale qui devra le déterminer, de prendre des latitudes avec le programme établi, c’est sa responsabilité", assure Me Dupin, l'avocat de Stéphane Cambos.
"Une version pas tenable et mensongère"
Une version du drame suite à la décision d'un seul homme que conteste le préparateur physique Robin Ladauge.
La version du manager consistant à prétendre que la baignade aurait résulté de la décision d’un seul homme, et qu’il l’aurait soi-disant arrêtée dès son arrivée sur la plage, n’est pas tenable et purement mensongère. Il est effarant qu’elle soit relayée par certains médias avec complaisance et sans aucune contradiction.
Me Laura Kerzerho, avocate de Robin Ladauge, préparateur physique des U18
Le conseil de Robin Lagauge précise : L’ensemble des éléments matériels, qui seront bien sûr mis à disposition de la justice, attestent du contraire. M. Ladauge fait confiance à la procédure judiciaire pour apporter les éclaircissements nécessaires sur les conditions d’organisation de ce stage par la FFR et ses dirigeants, sur le processus décisionnel du staff et la répartition des rôles en son sein, questions autrement plus cruciales que celle de savoir si le rôle d’un manager est bien de manager."
L'enquête sur ce terrible drame s'annonce longue et difficile. Une enquête menée par le parquet d'Agen saisi par la famille du joueur qui souhaite comprendre ce qui s'est passé le 7 août 2024 en Afrique du Sud et établir des responsabilités.
