Utilisé à la fois dans le cadre de transfusions et pour fabriquer des médicaments, le plasma est un produit sanguin précieux. Les dons sont pourtant peu nombreux, alors que nos besoins augmentent d’année en année.
En ce mois de sensibilisation autour du don de plasma en Occitanie, il n’y a pourtant pas foule dans ce centre de prélèvement toulousain. Parmi les donneurs présents, une soignante de 51 ans consciente que son geste est capital. "Je donne depuis mes 18 ans, explique-t-elle. Au début je ne donnais que mon sang, mais comme j’ai un rhésus assez rare, on m’a sollicitée pour les plaquettes et le plasma."
Depuis, la quinquagénaire donne six ou sept fois par an, "en fonction de mon état de forme et de mon planning."
Transfusions et fabrication de médicaments
Deux heures employées pour une cause utile car le plasma, ce liquide dans lequel circulent les globules rouges et les plaquettes, est un produit aux multiples vertus thérapeutiques.
Le plasma on l’utilise de deux façons différentes. Soit en tant que tel pour être transfusé à des malades en cas d’hémorragies ou d’opérations où ça saigne beaucoup. Soit en faisant des médicaments dérivés du plasma.
Docteure Pascale Lambert, responsable régionale des prélèvements à l'Etablissement français du sang
500 000 malades traités par an avec des médicaments dérivés du plasma
Cette dernière utilisation est d’ailleurs celle qui puise le plus dans les stocks selon la docteure Pascale Lambert. 90% du plasma récolté est utilisé pour fabriquer des médicaments.
"Ça sert pour les grands brûlés par exemple, détaille-t-elle. Ça peut servir aussi à des personnes qui ont des déficits immunitaires ou des maladies auto-immunes, et aux personnes qui ont des problèmes de coagulation." 500 000 malades sont ainsi traités chaque année avec ces produits.
Pour certains patients ces médicaments dérivés du plasma sont vitaux.
Docteure Pascale Lambert, responsable régionale des prélèvements à l'Etablissement français du sang
27 000 dons nécessaires en 2023
Mais malgré leur importance, les dons de plasma sont très largement insuffisants. L’Etablissement français du sang estime ses besoins en 2023 à 27 000 dons. Un objectif qui s’annonce bien difficile à atteindre d’après la docteure Pascale Lambert car "on n’atteint pas encore notre objectif journalier."
Les besoins en plasma vont doubler dans les cinq années qui arrivent.
Docteure Pascale Lambert, responsable régionale des prélèvements à l'Etablissement français du sang
La médecin estime que derrière ces objectifs de prélèvements se pose "un vrai enjeu de souveraineté nationale." Actuellement, 65% des médicaments dérivés du plasma utilisés en France sont produits à l’étranger. "C’est un risque si un jour des frontières se ferment : on pourrait ne plus avoir assez de médicaments pour nos malades", s’inquiète-t-elle.
3.8 millions de donneurs potentiels en Occitanie
En Occitanie, on dénombre 3.8 millions de donneurs potentiels mais seuls 0.3% d’entre eux sautent le pas.
Pour donner votre plasma, trois conditions sont à remplir : avoir entre 18 et 65 ans, peser au minimum 55 kilos et être en bonne santé. Comptez environ 45 minutes pour réaliser votre don.