Cinq jours après le décès de cinq résidents à l'Ehpad de Lherm près de Toulouse, les recherches sur les causes de la mort avancent lentement. Une toxi-infection alimentaire en serait à l'origine mais reste à savoir quelle bactérie a déclenché ce choc toxique aigu.
L'enquête sur la mort de cinq résidents de la maison de retraite La Chêneraie à Lherm près de Toulouse a confirmé une intoxication alimentaire, a annoncé ce jeudi le procureur de la République, Dominique Alzéari.Les autopsies des cinq victimes, quatre femmes et un homme âgés de 72 à 95 ans, indiquent que ''deux décès sont dus à des arrêts cardio-respiratoires après un chox toxique'', a ajouté le procureur. Les analyses se poursuivent pour les autres.
Mais il n'y a pas de précision dans l'immédiat sur les bactéries incriminées. ''Et cela devrait prendre beaucoup de temps'' a précisé Dominique Alzéari.
Des doutes sur les repas ingérés
Plusieurs repas témoins sont en train d'être analysés. Les enquêteurs ont saisi les repas de dimanche, mais aussi ceux de samedi et des jours précédents. Car ''les repas à l'origine du drame ne sont pas forcément les repas du soir'' a précisé le procureur.
Quatre personnes décédées ont ingéré un repas lissé ou mixé, la cinquième victime a mangé un repas sous forme liquide. Le travail des enquêteurs consiste désormais à faire des prélèvements sur les ustensiles qui ont ''haché ou mixé'' les repas comme des pieds mixeurs, hachoirs, couteaux, plateaux.
Mais le procureur a rappelé que les 2/3 des repas servis le soir du drame, ont été mixés, lissés ou hachés et que tous les gens n'ont pas été malades.
Des analyses sont en cours sur des prélèvements réalisés dans les cuisines, placées sous scellés depuis la nuit du 31 mars.
Des plats préparés dans les cuisines de l'Ehpad
Selon le groupe Korian, propriétaire de l'Ehpad, tous les plats servis aux résidents sont cuisinés sur place par le chef cuisinier et son équipe à partir de denrées livrées par des fournisseurs locaux.
Le procureur de la République a toutefois, précisé que l'entreprise Sodexo livrait également des ingrédients qui étaient ensuite transformés sur place.
Quelle bactérie en cause ?
Les premières analyses bactériologiques ont révélé la présence de bactéries dans différents ingrédients. Mais beaucoup de questions restent en suspens, comme leur origine et leur degré de prolifération. Selon nos informations, des staphylocoques auraient été retrouvés en nombre.
Les causes précises des décès pourraient être connues d'ici plusieurs semaines. Selon Benoît Fontenel, biologiste à la clinique Pasteur de Toulouse : ''Les analyses consistent à trier les germes, entre les normaux et les infectieux. Ensuite, une fois le germe identifié, il faut savoir si la souche est très pathogène. Et cela peut prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines''.