À 10 jours du scrutin européen, la liste Renaissance conduite par Valérie Hayer est à la peine, devancée dans les sondages de plus de 15 points par celle du Rassemblement National et talonnée par la liste PS de Raphaël Glucksmann. La majorité présidentielle jouera gros le 9 juin prochain.
La campagne des européennes de Valérie Hayer s'apparente à un véritable parcours du combattant, plombée par la politique gouvernementale. La liste Renaissance va tenter de sauver un maximum de ses 23 députés européens. En 2019, la liste LaREM, conduite par Nathalie Loiseau avait terminé deuxième du scrutin avec 22,43% des voix, un point seulement derrière le Rassemblement National. Un scrutin marqué par une forte hausse de la participation avec plus de 50% de votants. Ces élections 2024 s'annoncent bien plus compliquées pour les partis de la majorité présidentielle.
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— Besoin d'Europe (@BesoindEurope) May 26, 2024
1 seul jour, 1 seul tour, 1 seul vote utile pour ceux qui veulent renforcer la France et l’Europe.
Le 9 juin, avec @ValerieHayer, nous avons #BesoindEurope ! pic.twitter.com/EikZwReMaH
La tête de liste : Valérie Hayer
Après les refus dans le camp présidentiel, de Bruno Le Maire à Julien Denormandie, le choix s'est finalement porté sur Valérie Hayer. Cette mère de famille est née le 6 avril 1986 à Château-Gontier. Conseillère départementale de la Mayenne de 2015 à 2021, elle est devenue députée européenne aux élections européennes de 2019 au sein du groupe Renew Europe.
Encore largement inconnue du grand public, Valérie Hayer a l'avantage de bien connaître la machine européenne. Spécialiste des questions budgétaires, elle est devenue la deuxième femme à diriger la famille centriste et libérale du Parlement européen, après Simone Veil.
Fille, petite-fille et sœur d'agriculteurs, diplômée en droit public, Valérie Hayer est issue du parti centriste UDI. Ancienne collaboratrice parlementaire de l'ex-ministre Jean Arthuis au Parlement européen, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2017 et a été élue députée européenne en 2019. Avec elle, la macronie veut à la fois mobiliser l'électorat proeuropéen et envoyer un signal au monde rural, qui vote plutôt ces derniers temps à l'extrême droite.
Les principales propositions de Renaissance
“Avec l’Europe, la France est plus forte”, affirme la liste Besoin d’Europe, qui rassemble le parti présidentiel Renaissance et ses alliés, le MoDem, Horizons, l’UDI et le Parti radical. Son programme est divisé en 48 propositions sur trois axes : “Faire de l’Europe une puissance forte, sûre et indépendante”, “Faire de l’Europe une puissance écologique, économique et sociale” et “Défendre le modèle européen et nos valeurs”.
Le 9 juin, un seul tour, un seul choix, @BesoindEurope avec @ValerieHayer ! 🇪🇺🇫🇷 pic.twitter.com/WQ0rRidPwg
— Dominique Faure (@FaureDominique) May 7, 2024
Les éléments clefs de ce programme :
- Pour “réussir le réarmement de l’Europe”, Besoin d’Europe propose de créer un “Fonds de soutien aux industries de défense”. Un fonds européen de défense, doté d’un budget de 7,9 milliards d’euros pour la période 2021-2027, finance déjà des projets transnationaux dans ce domaine, mais la majorité présidentielle veut aller plus loin, avec 100 milliards d’euros d’investissement. Pour ce faire, la liste appelle notamment à mobiliser la Banque européenne d’investissement.
- Augmentation des budgets de défense de tous les Etats membres à 2 % du PIB d’ici à 2025 et à 3 % d’ici à 2030. Il prévoit également la mise en place d’une Force de réaction rapide européenne “pour des missions d’urgence".
- Sortir des énergies fossiles avant 2050. Valérie Hayer et ses alliés prévoient un triplement de la production d’énergie nucléaire d’ici-là. L’abandon de l’énergie russe est quant à lui prévu dès 2025, alors qu'il est fixé actuellement à 2027.
- Création d’un “Conseil de sécurité intérieure”. Une mesure, qui consisterait à faire évoluer le “Conseil Schengen”, instance de pilotage de l’espace Schengen lancée en 2022, afin de mieux coordonner l’action des pays de l’UE sur les questions de sécurité.
- Augmentation du nombre de gardes-frontières et garde-côtes européens jusqu’à 30.000. L'objectif de Renaissance est le doublement des retours des migrants en situation irrégulière, jusqu’à 200 000 chaque année, en négociant des accords avec leurs pays d’origine. Dans le même temps, Renaissance souhaite octroyer 100 000 visas prioritaires pour les métiers en tension ainsi que pour les “talents étrangers".
- Inscription de l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
Les candidats "locaux"
Besoin d'Europe, mais peu d'Occitanie. C’est ce qu'on peut remarquer à la lecture de la liste de Renaissance pour ces élections européennes. Une seule candidate de la région figure dans les 30 premiers. Il s'agit de la Toulousaine Alexandra Leuliette, placée en 23ème position. Au regard des sondages, qui créditent Renaissance de moins de 20 % des intentions de vote, il y a peu de chance, ce 9 juin, pour que la directrice de cabinet du recteur soit élue.
Recette pour finir ce weekend #toussurlepont pour @BesoindEurope à #Toulouse :
— Alexandra Leuliette (@alexleul) May 20, 2024
- deux maires de quartier au top : @ValerieJacquetV et @CognardGaetan
- des @JeunesMacron31 au taquet
- quelques militants des partis du centre pour l’Europe
- et une candidate convaincue 😉🇪🇺 pic.twitter.com/PmwLCJTNwn
La suivante est l’agricultrice et ingénieure agronome Yolène Pagès, secrétaire générale de
Renaissance Aveyron, en 35e position, deux places devant une infirmière de Hautes-Pyrénées, adjointe au maire d’Ibos, Stéphanie Marquez. Les autres candidats régionaux sont dans les profondeurs de la liste.
La dynamique
À 10 jours du scrutin, la dynamique n'est clairement pas en faveur de Renaissance. L' écart se creuse encore entre la liste RN, conduite par Jordan Bardella, et celle de Valérie Hayer, dans le dernier baromètre EuroTrack OpinionWay – Vae Solis, sorti le 28 mai dans les Echos et sur Radio Classique.
La liste Rassemblement National est créditée de 32 % des voix (+ 1), et celle de Valérie Hayer de 15 % (-1). Une chute de 5 points depuis le mois de mars, que, ni le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne, ni les débats de campagne n'ont pu inverser.