"Enfermement, proximité et stress peuvent aggraver les troubles" : alerte sur l'accès aux soins et traitements médicaux des personnes en attente d'expulsion

Cela fait partie de leurs prérogatives. Deux députés LFI de Haute-Garonne, Hadrien Clouet et Christophe Bex, se sont rendus, vendredi 11 octobre 2024, au centre de rétention de Cornebarrieu. Objectif de cette visite impromptue : l'accès aux soins.

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Hamdi a été placé en centre de rétention il y a maintenant deux mois. Ce Tunisien, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, souffre de la maladie de Crohn, qui affecte le tube digestif. Il décrit des symptômes inquiétants. Des saignements. Il a demandé à être hospitalisé. Sans succès. L'hospitalisation n'a pas été jugée nécessaire par le médecin qui officie au centre de rétention de Cornebarrieu.

Quel accès aux soins pour la centaine de retenus ?

Cette question est celle qui a motivé la visite des deux députés LFI de Haute-Garonne dans l'établissement. Et pour Hadrien Clouet, élu dans la première circonscription, il y a manifestement de quoi s'inquiéter. Le député LFI estime qu'il y a là "des personnes dont l'état de santé n'est pas compatible avec la rétention." Des personnes qui ne peuvent pas se laver ou s'habiller sans aide. Des personnes qui souffrent de paralysie.

Les accompagnateurs juridiques pour le compte de la Cimade affirment assister à un afflux de personnes vulnérables, handicapées psychiques et physiques. Rupture des soins. Rendez-vous médicaux annulés faute de transfert possible vers l'hôpital... Pablo Martin s'inquiète également pour les personnes atteintes de troubles psychiques. Certains arrivent directement d'un hôpital psychiatrique. "L'enfermement, la proximité et le stress de la rétention peuvent aggraver ces troubles", dit-il.

Service médical sous-dimensionné ?

Ouvert en 2006, le centre de rétention administrative de Cornebarrieu dispose de 126 places. Aujourd'hui, 111 personnes y sont retenues. Ce sont tous des hommes, sans-papiers et auteurs de troubles à l'ordre public. Rien à signaler sur l'état global et l'entretien de l'établissement de privation de liberté. Concernant l'unité médicale, notre équipe de reportage n'a pas été autorisée à filmer à l'intérieur.

Chaque retenu passe par le service médical à son arrivée au centre de rétention administrative. Et des traitements sont délivrés quotidiennement, nous affirme le directeur adjoint. Concernant Hamdi, son état de santé est surveillé deux fois par jour par le médecin.

L'unité médicale est composée d'un médecin, présent sur sept demi-journées. Deux infirmiers y officient également de 8 à 16 heures tandis qu'un psychologue intervient deux à trois par semaine, selon la direction.

Des rétentions plus longues pour les plus dangereux ?

La durée de rétention moyenne serait actuellement de trente jours. Elle ne peut légalement dépasser les 90 dix jours. Mais le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, entend doubler le temps de rétention "pour les profils les plus dangereux."

Une nouvelle preuve d'une politique du chiffre pour enfermer toujours plus de personnes vulnérables, qui ne seront d'ailleurs peut-être jamais renvoyées dans leur pays d'origine ? Certains se posent la question alors que trois quarts des personnes placées en centre de rétention sont remises en liberté, en l'absence d’accord de retour de leur pays d’origine ou de laissez-passer consulaire.

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