L'enquête sur les "gestes déplacés" de l'ancien évêque auxiliaire de Toulouse classée sans suite

Malgré l'existence de gestes et de paroles déplacés, le parquet de Dax, dont il était devenu l'évêque, a classé l'enquête ouverte contre Mgr Hervé Gaschignard en avril car aucun fait ne relevait d'une qualification pénale. 

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L'enquête sur le "comportement inapproprié" de l'évêque démissionnaire de Dax (Landes), Mgr Hervé Gaschignard, à l'égard d'adolescents, a été classée sans suite par le parquet de Dax, qui a confirmé l'existence de gestes et paroles déplacés mais précisé qu'aucun ne relevait d'une qualification pénale.

Début avril, l'évêque, âgé de 57 ans, avait été contraint de démissionner en raison d'"attitudes pastorales inappropriées" envers des jeunes, selon les termes mêmes de la Conférence des évêques de France, une décision exceptionnelle de la hiérarchie catholique.

Au cours des investigations, le cardinal-archevêque de Bordeaux, Mgr Jean-Pierre Ricard, à l'origine d'un signalement auprès du parquet de Dax, a été entendu, ainsi que "l'ensemble des jeunes et parents concernés par cette affaire", soit une dizaine de personnes, a précisé à l'AFP le procureur Jean-Luc Puyo, confirmant une information de Sud Ouest.

"Ces témoignages décrivent et relatent, pour les uns des paroles, pour les autres des gestes, qui paraissent inappropriés ou en tout cas en décalage avec les situations à l'occasion desquelles ils ont été tenus ou commis", a indiqué M. Puyo.

Deux adolescents ont notamment relaté des "propos intimes" et "des questions vécues comme dérangeantes parce qu'insistantes et très intrusives sur leur sexualité", qui "ne paraissaient pas se justifier par le contexte dans lequel ils étaient tenus",
a-t-il poursuivi. "Toutefois, ces propos et questionnements ne revêtent pas de qualification pénale, plus précisément celle de corruption de mineurs", a ajouté le procureur de la République de Dax.

Des adolescents ont aussi décrit "des contacts physiques déplacés". "L'un évoque une main posée sur l'épaule, l'autre une main posée sur le genou et qui s'attarde un peu, une autre un baiser sur la joue qui n'a pas lieu d'être", explique le procureur.

"Tout cela témoigne d'une volonté d'une grande proximité de la part de l'évêque pour les adolescents, mais là encore, ces gestes ainsi décrits ne revêtent pas de qualification pénale, notamment pour atteinte sexuelle", selon M. Puyo.

Mgr Hervé Gaschignard, originaire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avait été ordonné prêtre en 1989, consacré évêque en 2008 et nommé évêque d'Aire et Dax en 2012. Son comportement lui avait déjà valu une alerte, il y a six ans, alors qu'il était évêque auxiliaire de Toulouse depuis 2007. Après un signalement au parquet par l'archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, l'affaire avait également été classée sans suite.

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