Selon le bilan canicule et santé, publié ce 21 novembre par Santé publique France, l'été 2022 a été marqué par une forte mortalité. Entre recrudescence de Covid-19 et vagues de chaleur, plus de 10 000 décès ont été recensés en France entre juin et septembre. L'Occitanie n'a pas été épargnée.
La période estivale 2022 s’est révélée particulièrement meurtrière. C’est le constat dressé par Santé publique France dans son bilan sur la période de surveillance établie du 1er juin au 15 septembre dernier. Au total, 10 420 décès ont été recensés en France, toutes causes confondues. Une hausse de 6.1% par rapport aux prévisions. Voici ce qu’il faut retenir.
Une tendance nationale haute
En France, l’été 2022 se classe au deuxième rang des étés les plus chauds depuis 1900 selon Météo France, avec 33 jours de canicule enregistrés. La période estivale a été marquée par trois périodes de canicule distinctes. La première s’est révélée très précoce, avec 40°C atteints dès le 16 juin dans l’Hérault, ce qui n’était jamais arrivé en France aussi tôt (hors Corse).
Sur les trois périodes de canicule, 2 816 décès ont été recensés, soit une surmortalité relative de 16.7%. À l’échelle nationale, 20 000 recours aux soins (passage aux urgences, consultations SOS Médecins) ont été comptabilisés sur tout l’été pour des cas d’hyperthermie, déshydratation ou hyponatrémies. Et plus de la moitié des passages aux urgences ont concerné les personnes de 75 ans et plus.
L’Occitanie dans la moyenne
L’Occitanie a été, comme les autres régions du sud de la France, touchée par les trois vagues de chaleur successives entre juin et août 2022. Après un premier record dans l’Hérault lors de la première vague de canicule, 64 records locaux de températures ont été notés dans le Sud-Ouest, entre l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. Ces deux régions font d’ailleurs partie des quatre régions cumulant près des deux tiers de l'excès national de mortalité. Selon le rapport régional de Santé publique France, des dépassements des seuils d’alerte biométéorologique ont été observés dans 10 départements d’Occitanie, représentant 86% de la population, au cours de ces épisodes. La Haute-Garonne et le Tarn ont notamment été déclarés en alerte canicule lors des trois épisodes de l’été. Tous, hormis le Gers, l’Ariège et la Lozère l’ont été au moins une fois.
Quant au bilan, 509 décès en excès, toutes causes confondues, ont été estimés dans les départements concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques, représentant une surmortalité de 17%. Et parmi les 926 passages aux urgences, 553 ont été suivis d’une hospitalisation (58%).
Des causes à définir
À l’heure actuelle il est encore difficile de déterminer les causes exactes des décès survenus pendant la période estivale. Une part de la mortalité serait « vraisemblablement due à une exposition à de fortes chaleurs » mais la période a aussi été marquée par une recrudescence de Covid-19. "L’impact de la chaleur et du Covid-19 sont étroitement liés, explique le bureau de surveillance des épisodes caniculaires d’Occitanie. Des analyses doivent être approfondies pour déterminer avec exactitude les causes des décès." Les résultats sont attendus en début d’année prochaine.