Environ 4 000 personnes ont manifesté jeudi soir à Toulouse pour réclamer le retrait de la proposition de loi "sécurité globale". Au coeur de toutes les critiques, son article 24, qui interdit la diffusion d'images mettant en danger des membres des forces de l'ordre.
Selon la préfecture de la Haute-Garonne, ils étaient environ 3 700 jeudi soir dans les rues de Toulouse pour protester une nouvelle fois contre la proposition de loi "Sécurité globale". Partis du monument aux morts, les manifestants ont rallié le palais de justice où un début de manifestation spontanée a ensuite été très vite repoussé par les forces de l'ordre à coup de bombes lacrymogènes.
L'article 24, cible de la protestation
Dans la foule, les banderoles et les drapeaux d'Amnesty International, de la ligue des droits de l'homme, de la CGT ou encore du parti communiste. Une quarantaine d'organisations, partis politiques, associations ou syndicats, ont appelé à cette manifestation. Au coeur de la contestation, le très controversé article 24, qui prévoit d'interdire la diffusion d'images malveillantes des policiers et qui suscite la polémique depuis son adoption, le 22 novembre par l'assemblée nationale, avant que le projet de loi dans son entier soit voté le 24 novembre."Le retour vers Vichy ? C'était notre projet ?" interroge une pancarte. "Big Manu is watching you" affirme cette autre.
#StopLoiSecuriteGlobale
— LDH France (@LDH_Fr) November 27, 2020
Très belle mobilisation à Toulouse hier soir, rendez-vous ce soir et demain partout en France pour défendre nos libertés ! pic.twitter.com/t8nOE8sv26
Des images d'une interpellation à Paris qui attisent la controverse sur l'article 24
"Par définition, il n'y a pas de démocratie sans contrôle par le peuple surtout de la police" dit cette autre pancarte portée par un manifestant toulousain. Une affirmation qui résonne particulièrement ce jeudi, alors qu'on vient de voir les terribles images d'un producteur de musique littéralement passé à tabac par des policiers à Paris.Ces images diffusées par le site Loopsider et largement partagées sur les réseaux sociaux ont été condamnées par la gauche, les écologistes et la majorité. Elles attisent la controverse autour de l'article 24, trois jours après l'évacuation musclée, lundi soir, d'un camp de migrants place de la République à Paris.
Le producteur de musique a déposé plainte à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Une enquête pour violences a été ouverte et quatre policiers ont été suspendus. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué qu'il demanderait "la révocation" des policiers mis en cause, "dès que les faits seront établis par la justice".
Le Premier ministre Jean Castex a pour sa part annoncé jeudi la création d'une "commission indépendante chargée de proposer une nouvelle écriture" de l'article 24.