Le réchauffement climatique peut mettre à mal notre jardin. A l’arrivée du printemps, on vous donne cinq conseils pour avoir de belles plantations, tout en s’adaptant aux aléas climatiques. Boris Presseq, botaniste à Toulouse (Haute-Garonne), nous explique comment faire.
Le printemps s'annonce et avec lui un tas de questions : quand planter ? Faut-il arroser ? Quelles plantes choisir ? Des interrogations d'autant plus importantes que la France continue de subir de plein fouet la sécheresse. Ce manque d'eau va se prolonger et s'accompagner de mesures de restriction. Voici quelques conseils de Boris Presseq, botaniste à Toulouse (Haute-Garonne) sur les bonnes pratiques à adopter.
1. Planter au bon moment
Répondre à cette question n’est pas si simple. Le problème des plantes cultivées, c’est qu’elles se sont adaptées à nos comportements de cultures plus qu’à des réalités climatiques. A partir du moment où on les sème, il faut que les températures qui vont suivre la plantation soient régulières et cohérentes. Car ces plantes-là n’ont plus, dans leur matériel génétiques, la plasticité des plantes sauvages. Si on plante un pied de tomates, il faut qu’après il fasse beau, soleil. Parce que si nous avons une chute brutale des températures, la plante ne va pas supporter ces incohérences climatiques.
Même si les températures sont douces avant le printemps, il vaut mieux attendre pour planter. Car il y a toujours des gelées tardives au mois d’avril et il faut respecter le proverbe des Saintes Glaces. En revanche, on peut profiter plus tard de la saison car jusqu’à fin octobre, les températures le permettent. Par exemple, on peut semer des haricots au mois d’août et avoir des récoltes jusqu’à la fin octobre, voire même début novembre.
2. Bien choisir ses plantes
Aujourd’hui, il y a des plantes que l’on peut cultiver, qu’on ne pouvait pas cultiver il y a 10 ou 15 ans, comme la patate douce ou certaines passiflores, par exemple. C’est notamment dû au fait que les hivers sont de plus en plus doux mais aussi que les températures sont chaudes très vite au printemps. Quand avant il fallait attendre la mi-juin pour avoir des hautes températures, aujourd’hui dès le mois d’avril il peut faire très chaud.
On a aussi tendance à davantage cultiver des choses qui nous plaisent, plutôt que des plantes qui sont adaptées au milieu dans lequel elles évoluent. Il faut que l’humain adapte ses comportements de culture.
3. Etre fidèle aux variétés
Il faut être fidèle aux variétés que l’on cultive et continuer à les améliorer. C’est en cultivant la même variété de tomates ou de haricots années après années qu’elle va s’adapter petit à petit au changement climatiques et au terroir. Les changements que l’on croit qui arrivent très vite, ils sont là depuis un moment déjà et il faut un certain temps pour que la plante s’adapte.
4. Adapter son arrosage
La première chose, c’est de rester fidèle à la culture d’une plante et l’habituer petit à petit au manque d’eau. C’est-à-dire ne pas l’arroser tout le temps. Parce que si on arrose une plante tous les jours, elle va pousser et adapter son système racinaire au fait qu’on lui donne tout le temps de l’eau. Elle ne va pas faire de racines profondes. Alors que si on lui donne moins d’eau, elle va aller chercher de l’eau plus profondément et aura un système racinaire plus étendu. Il vaut donc mieux effectuer un arrosage conséquent et ne pas l’arroser pendant 10-15 jours. Il est d'important d'essayer de reproduire le système de la nature.
5. Recouvrir le sol
Les jardiniers ont tendance à garder le sol à nu autour de leurs plantes. Mais ce n’est pas bon car l’eau s’évapore très rapidement avec la lumière du soleil. Il vaut donc mieux recouvrir son sol de feuilles. C’est d’ailleurs le meilleur modèle car c’est un matériau qui a beaucoup de relief et ne va pas étouffer le sol. Il faut aussi s’enlever l’idée de la tête que la végétation qui entourent les plantes va tirer l’eau et empêcher la plante cultivée de se nourrir. C’est faux. Elle va même adapter son système racinaire à celui des autres.
