Ce mardi 19 septembre 2023, Thomas Brail, le militant écologiste en grève de la faim, continue à réclamer l'arrêt des travaux de l'autoroute A69. L'activiste s'est finalement entretenu dans l'après-midi avec Clément Beaune. La proposition de rendez-vous pour le jeudi 21 septembre avec Carole Delga est toujours incertaine.
Ce mardi 19 septembre 2023, le militant écologiste Thomas Brail, visage émacié et fatigué, attaque son 19e jour de grève de la faim. Installé en haut d'un arbre devant le ministère de l'Écologie, il remercie dans une vidéo ses soutiens : "merci du fond du cœur à toutes et tous de nous soutenir. C’est grâce à mon fils et à vous que je tiens."
Un rendez-vous le jeudi 21 septembre
Mais cette grève de la faim n'avait toujours pas atteint l'objectif que l'activiste réclame : l’arrêt des travaux de l'autoroute A69 ainsi qu'une réunion avec Clément Beaune et Carole Delga.
En milieu d'après-midi, mardi 19 septembre 2023, un premier écueil a sauté. Une rencontre a finalement eu lieu entre Clément Beaune et Thomas Brail. Un tête-à-tête qui n'aura pas fait bouger les lignes. Même si dans l'entourage du ministre on affirme que "le ministre n’a pas attendu ces mobilisations pour se saisir de la question de l’artificialisation. C’est à son initiative qu’une revue des projets autoroutiers a été engagée. Cette démarche est inédite. Au mois d’octobre, il aura l’occasion de faire des annonces courageuses sur l’avenir des projets examinés."
Dans un courrier adressé à six députés, Clément Beaune souligne notamment la confirmation du projet autoroutier et les efforts du concessionnaire comme on peut lire cette lettre sur le compte de X, anciennement Twitter, de la députée du Tarn Karen Erodi (NUPES).
Concernant la région d'Occitanie, une proposition de rendez-vous avec tous les interlocuteurs du projet de l'A69 (à l'exception du président du département de Haute-Garonne Sébastien Vincini et du maire de Castres et président de l'agglo Pascal Bugis, qui n'ont pas souhaité être présents) a été faite à La Voie est Libre et au Groupe National de Surveillance des Arbres le jeudi 21 septembre 2023 à la Préfecture de Région à Toulouse. Une rencontre qui ne serait pas ouverte à la presse.
La réponse des opposants au projet de l'A69 à cette proposition est venue par l'intermédiaire d'un communiqué de presse, le 18 septembre. Les militants écologistes confirment. Ils ont bien obtenu un rendez-vous le jeudi 21 septembre à 14h30.
La suspension des travaux comme préalable
Mais après avoir seulement réclamé une simple rencontre, les deux collectifs exigent la suspension des travaux avant d'entamer la moindre discussion.
La région Occitanie nous a confirmé : il n'y aurait pas de communication officielle de leur réponse, que Carole Delga ne se positionnera pas pour une suspension des travaux le temps de l'analyse des recours juridiques. Elle défend ce projet et ne semble pas souhaiter changer de position. Nous lui avons signifié que cette rencontre ne sera pas envisageable sans qu’au moins une condition soit remplie : la suspension du chantier afin de respecter le temps juridique.
COMMUNIQUE DE PRESSE A69 - GNSA et La Voie est Libre
Le GNSA et la Voie est Libre s'étonnent également que la présidente de région propose ce rendez-vous, jeudi 21 septembre à 14h30, alors qu'au même moment Carole Delga est annoncé, même jour même heure, au colloque "Transformons la France" en présence "d'intervenants parmi lesquels les plus gros pollueurs de France tels que Total Énergies et Axa (connu pour ses investissements dans les énergies fossiles)."
Pourtant, à la région, on assure que Carole Delga sera bien au rendez-vous.
Quoi qu'il en soit, le bras de fer médiatique se transforme en dialogue de sourd. Mais les opposants à l'A69 comptent bien se faire entendre. Un nouveau rassemblement est annoncé mardi 19 septembre à 18 heures devant l'Hôtel de région afin de "faire vivre la résistance". Contacté en fin de journée, Thomas Brail confirme ne vouloir rien changer à sa démarche et d'ajouter : "je garde une dernière cartouche. La grève de la soif. Il suffit de trois jours."