La cour d'assises de Haute-Garonne juge cette semaine un frère et une sœur accusés d'avoir séquestré et torturé une jeune femme. Entre 2017 et 2019 à Carbonne (Haute-Garonne), la victime aurait subi les pires sévices. Devenue l'esclave de cette famille, "elle était traitée comme un animal".
C'est le procès de l'esclavage moderne qui s'est ouvert ce lundi 22 mai 2023 devant la cour d'Assises de Haute-Garonne. Un frère et une soeur, issus de la communauté des gens du voyage, sont jugés pour avoir séquestré et torturé une jeune femme. Les faits qui leur sont reprochés sont particulièrement sordides.
Deux ans d'enfer
Entre 2017 et 20219, à Carbonne, au sud de Toulouse (Haute-Garonne), une jeune femme, maintenant âgée de 24 ans, est devenue l'esclave d'une famille de gens du voyage sédentarisée. Sans que personne ne s'en aperçoive, Lindsay a subi les pires atrocités. Tortures, brûlures avec des cigarettes, viols, privations de nourriture, la jeune femme survit à deux ans d'enfer.
"Elle était traitée comme un animal, elle dormait au sol sur une couverture, ses affaires avaient été placées dans des sacs dans un cabanon au fond du jardin, elle n'avait pas accès à la nourriture, il fallait qu'elle demande l'autorisation et si elle prenait trop, elle était sanctionnée. À la fin, quand elle a été récupérée, elle pesait moins de 40 kilos." raconte son avocate Maître Sylvia Goudenège-Chauvin au micro de nos confrères de France Bleu Occitanie.
Libérée grâce à une garde à vue
Lindsay retrouve la liberté au moment où sa tortionnaire est placée en garde à vue après un vol d'essence. Elle profite de son absence pour appeler sa famille qui n'avait plus de nouvelles depuis deux ans.
Dans le box des accusés, la soeur, est présentée comme le principal bourreau. Cette femme de 36 ans est également jugée pour violences sur ses cinq enfants. Des frères et sœurs âgés de 4 à 11 ans au moment des faits qui sont, eux aussi, parties civiles dans ce procès d'Assises.
Ma cliente nie la séquestration et le viol. Elle reconnaît des gestes de violence. Les débats permettront d'explorer les faits et les personnalités qui ne manquent pas d'intérêt.
Maître Frédéric Dutin, avocat de la défense
Pour Lindsay, l'ouverture de ce procès est une nouvelle épreuve. "Elle revit l'horreur qu'elle a pu vivre pendant ces deux ans." raconte son avocate Maître Sylvia Goudenège-Chauvin. Le procès doit durer cinq jours devant les Assises de Haute-Garonne.
Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.