Espace : participez au calibrage du satellite SWOT en mesurant le niveau des cours d’eau

Le satellite SWOT partira vendredi 16 décembre pour l’espace, afin de surveiller les fleuves et lacs sur Terre. Pour aider à son calibrage, les ingénieur du CNES appellent les citoyens à participer au projet en relevant le niveau des cours d'eau. Explications.

Un satellite unique en son genre devrait décoller ce vendredi 16 décembre pour plus de trois années en orbite autour de la Terre à près de 900km d’altitude. Son petit nom : SWOT (pour Surface Water and Ocean Topography). Sa mission : mesurer les hauteurs d’eau des fleuves, lacs, zones inondées, mers et océans de notre planète.

" Il suffit de savoir lire une règle "

Portée par une coopération entre le CNES (Centre national d’études spatiales) de Toulouse et la NASA, cette mission exploratrice devrait permettre une meilleure compréhension du cycle de l’eau. "Mieux connaître les échanges d’énergie entre la Terre et les océans, suivre la quantité d’eau dans les réservoirs naturels pour adapter les cultures, affiner les modèles de prévisions climatiques actuels … Tout cela sera possible grâce à ce satellite", détaille Nicolas Picot, ingénieur du projet SWOT au CNES.

Mesures spatiales et mesures de terrain sont indissociables. En plus des données de SWOT, nous appelons donc les citoyens à nous envoyer leurs mesures, ce qui nous aidera à améliorer la précision du satellite.

Nicolas Picot, ingénieur du projet SWOT au CNES.

Inspiré par l’expérimentation de chercheurs américains, Nicolas Picot a installé une trentaine de règles en plaine sur la rive de lacs, étangs et rivières, principalement dans le Sud-Ouest de la France. 18 règles ont également été fixées sur la rive de lacs de montagne dans les Pyrénées. Chaque citoyen peut scanner le QR code du panneau explicatif présent à proximité de la règle, et renseigner la mesure, la date et l’heure. 

La première règle a été installée il y a deux ans, et l’ingénieur du Cnes compte en déployer de nouvelles. "Certains sites marchent très bien, comme par exemple, à côté de Toulouse, les lacs de Muret, de l’Union ou de Cugnaux, où on a des relevés très réguliers grâce aux promeneurs. Pareil pour certains lacs de montagne des Pyrénées en été", explique Nicolas Picot.

L'armée et les assureurs déjà intéressés 

Les informations collectées par SWOT seront rendues publiques à l’ensemble de la communauté, selon une approche "d’open data". Difficile alors de lister toutes ses utilisations, surtout face à l'enjeu que représentent les ressources en eau pour les années à venir. En plus de l'aspect recherche, certains utilisateurs potentiels se sont déjà faits connaître, comme des compagnies d'assurance qui voudraient anticiper des inondations par exemple.

On sait aussi que l’armée américaine est intéressée par nos données afin de connaître la quantité d’eau disponible dans les pays limitrophes et anticiper des crises et des déplacements de population.

Nicolas Picot, ingénieur du projet SWOT au CNES

SWOT devrait décoller ce vendredi 16 décembre de la base de Vandenberg aux Etats-Unis, à 12h47 heure de Paris. L’instrument principal qui fournira les images sera allumé le 16 janvier, avant le début d’une phase de calibration prévue autour du 15 mars. Le satellite poursuivra ensuite sa mission d’observation durant 3 ans, et ses données seront exploitées durant plusieurs dizaines d’années.

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