L'avion de la chancelière a perdu jeudi soir l'ensemble de son système de communications et le système de secours n'a pas fonctionné. Un atterrissage d'urgence chaotique a eu lieu, avec Angela Merkel à bord.
L'armée de l'air allemande enquêtait vendredi sur la grave défaillance qui a contraint l'Airbus d'Angela Merkel à un atterrissage d'urgence la veille.
L'armée de l'air a néanmoins exclu toute origine criminelle de la panne, une possibilité évoquée dans un premier temps par le journal régional Rheinische Post. Il n'y a "pas le moindre indice pour une piste criminelle", a affirmé un porte-parole de l'armée de l'air.
L'ensemble du système de communications de l'Airbus A340 avec le sol s'est arrêté alors que l'appareil survolait les Pays-Bas, un incident majeur, selon le site internet de Der Spiegel (lien en Allemand) et le Rheinische Post. C'est par téléphone satellite que l'équipage a dû organiser l'atterrissage d'urgence jeudi soir à Cologne.
La chancelière a finalement embarqué vendredi matin à bord d'un vol de la compagnie espagnole Iberia au départ de Madrid afin de rejoindre avec plus de douze heures de retard ses pairs du G20 réunis en sommet à Buenos Aires, selon la chancellerie.
L'Airbus A340 gouvernemental "Konrad-Adenauer" avait dû rebrousser chemin jeudi soir en raison d'"une panne sérieuse" selon Angela Merkel et atterrir en urgence à l'aéroport de Cologne.
La chancelière, filmée en train de descendre de l'avion munie d'un parapluie et d'un sac à main, a passé la nuit dans un hôtel de Bonn, l'ancienne capitale allemande, avant de rejoindre Madrid à l'aube pour embarquer sur un vol commercial régulier.
Les autorités allemandes ont dans un premier temps évoqué une panne ayant affecté les systèmes électriques de l'appareil.
Mais selon Der Spiegel, la défaillance s'est avérée bien plus grave : une heure après le décollage, c'est l'ensemble du système de communications avec le sol qui s'est arrêté de fonctionner.
Les communications sont pourtant normalement garanties par des systèmes de secours. Or ceux-ci n'ont pas fonctionné, semble-t-il.
Dans l'industrie aéronautique, ce genre d'incidents est qualifié d'urgence dangereuse et ne se produit qu'extrêmement rarement, ce qui a conduit le capitaine et son équipage à immédiatement réclamer un atterrissage d'urgence.
Le cockpit est ensuite parvenu à rétablir une liaison par téléphone satellite avec les aiguilleurs du ciel.
L'atterrissage de l'avion, qui outre la chancelière transportait le ministre des Finances Olaf Scholz ainsi qu'une importante délégation, s'est également déroulé dans des conditions difficiles.
Les freins de l'appareil ont été mis à rude épreuve au point de nécessiter l'assistance de camions de pompiers car l'avion, alourdi par une quantité considérable de kérosène, a dû atterrir sur une piste de courte longueur, celle prévue pour les gros appareils étant en travaux.
Si l'armée de l'air a exclu toute origine criminelle de la panne, reste que les raisons de cet incident demeurent à déterminer alors que cet avion notamment a connu des déboires par le passé.
L'armée allemande a acquis cet appareil d'occasion en 2011 auprès de la compagnie Lufthansa. Pouvant transporter 143 personnes, il dispose d'un système de défense anti-missiles ainsi que d'une chambre à coucher et d'une douche.
Le mois dernier, à Bali (Indonésie) des rats avaient endommagé des câbles de l'appareil, obligeant le ministre des Finances à rentrer d'une réunion avec le Fonds monétaire international (FMI) par un vol commercial.
Le 29 juin, c'est le président de la République, Frank-Walter Steinmeier qui avait dû changer d'avion pour se rendre à Minsk suite à un dommage hydraulique sur le "Konrad Adenauer".