Comment l’exil a touché Picasso et ses compatriotes artistes ? C'est le thème, à l'occasion des 80 ans de la Retirada, de la prochaine exposition du musée des Abattoirs de Toulouse du 15 mars au 25 août 2019 consacrée aux rapports entre Picasso et l'exil espagnol.
Trois semaines de travaux, avec fermeture de l'établissement, seront nécessaires, du 24 février au 14 mars, pour installer sur deux étages la nouvelle exposition événement du musée des Abattoirs à Toulouse.
Elle sera consacrée à "l'art espagnol en résistance" autour d'une exploration des rapports entre Picasso et nombre d'autres artistes qui lui étaient contemporains et l'exil espagnol.
Seront notamment exposés, aux côtés du maître, les artistes espagnols Óscar Domínguez, Apel.les Fenosa, Luis Fernández, Pedro Flores, Carles Fontserè, Julio González, Roberta González, Hans Hartung, Antonio Rodríguez Luna, Joan Miró, Manuel Ángeles Ortiz, Remedios Varo, etc.
En 1937, un an après le début de la guerre civile, alors qu’il travaille à la commande d'une peinture pour le Pavillon de la République espagnole de l’Exposition internationale à Paris, Picasso apprend le bombardement de Guernica et bouleverse son thème initial.
En 1939, après trois ans de guerre, 500 000 espagnols traversent la frontière franco-espagnole avant de transiter par des camps de réfugiés aux conditions de vie effroyables.
Suite à cette Retirada, de nombreux Espagnols résidant à l’étranger, tel Picasso installé à Paris depuis 1900, deviennent de fait des exilés politiques.
La victoire des nationalistes et l'établissement de la dictature en Espagne renforcent l’engagement politique de Picasso. Contre le franquisme et pour la paix. Tant dans sa pratique artistique que dans son soutien aux exilés espagnols, et en particulier aux artistes.
L'exposition présente des oeuvres de Picasso et des artistes qu'il a soutenu.
Elle aborde ensuite le thème de la résistance culturelle, artistique et humaniste.
Cette résistance s'est poursuivie bien après la seconde guerre mondiale, avec des expositions militantes d'artistes exilés et des comités de soutien, en lutte contre le régime de Franco.
Ayant fait vœu de ne revenir que dans une Espagne libérée du franquisme, Picasso est mort en 1973 sans avoir revu sa terre natale.
Picasso et l'exil prend la suite de l'exposition Guernica présentée au Musée national Picasso à Paris, qu’elle prolonge avec un nouveau volet.
Elle a été initiée dans le cadre du programme Picasso Méditerranée lancé par le Musée national Picasso-Paris.