Exposition : l'éclat de l'art Gothique de Toulouse illumine le Musée Cluny de Paris

Pour sa réouverture, le musée de Cluny à Paris ouvre ses portes au Sud-Ouest médiéval. A travers, l'exposition "Toulouse 1300-1400 : l'éclat d'un gothique méridonial" c'est la création artistique toulousaine du XIVe siècle qui se révèle au grand jour : celle d'une ville riche au carrefour des influences et à l'art flamboyant.

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Centre intellectuel. Centre religieux. Centre artistique. Toulouse a rayonné tout au long du XIVe siècle. Au carrefour des routes d'Avignon et de l'Italie, de la péninsule ibérique et de Paris, la Ville rose a bénéficié d'un véritable dynamisme économique et artistique. L'exposition au Musée de Cluny à Paris de "Toulouse 1300-1400 : l'éclat d'un gothique méridional", restitue "l’éclat, la beauté, les couleurs de cette période de floraison qui va des années 1280 au début du XVe siècle."

Le XIVe siècle, une apogée pour Toulouse

"Toulouse a des ressources magnifiques en art médiéval, pas seulement en art roman, mais aussi en art gothique, explique Béatrice de Chancel-Bardelot, conservatrice générale au musée de Cluny et co-commissaire de l'exposition. Le XIVe siècle a constitué une sorte d’apogée pour Toulouse avec à la fois le développement du Capitoulat, des représentants des quartiers, de l’artisanat, des ordres mendiants, des commanditaires ecclésiastiques. On a vraiment un art que l’on ne trouve pas au même degré même dans le sud de la France."

L'art gothique toulousain assimile de nombreuses influences. Il suffit d'admirer le visage de la Vierge à l’Enfant dite Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (photo de Une de cet article) pour retrouver ces yeux en amandes, ces lèvres fines de l’Ange au sourire de la Cathédrale de Reims. 

Le souci des détails et de l'extravagance

"Mais il y a aussi des inflexions purement toulousaines avec une certaine douceur dans les paysages, une attention apportée aux chevelures, des boucles très développées et extravagantes, comme la barbe du saint Paul dans l’exposition où la chevelure de Saint-Jean qui ressemble à un ange byzantin. On a aussi une attention au réel à travers des détails comme le fourreau de l’épée de Saint-Paul, les boucles de sandales des apôtres de Rieux ou les rides de saint François d’Assise."

Des récentes restaurations ont également redonné tout leur éclat en faisant réapparaître la polychromie originale de ces sculptures. "Le doré des cheveux de la vierge, la violine de Saint-François d'Assise, le noir pour Saint-Paul. Des vêtements, clairs et blancs parfois rehaussés de motifs imitant des soieries italiennes, avec des revers de couleursprécise la conservatrice parisienne.

L'art gothique toulousain ne se limite pas aux sculptures. La production artistique toulousaine se distingue également par ses enluminures reconnaissables à leurs "fonds juxtaposés en patchwork qui présentent des motifs variés : damiers, rinceaux, quadrillages colorés et dorés. Quant aux personnages, leurs visages sont très graphiques et peu modelés. Sans oublier les fantaisies dans les marges, qui sont animées de figures hybrides ou d’échassiers au long cou."

L'exposition à Paris puis Toulouse ?

L'art gothique toulousain ne se limite pas aux sculptures. La production artistique toulousaine se distingue également par ses enluminures reconnaissables à leurs "fonds juxtaposés en patchwork qui présentent des motifs variés : damiers, rinceaux, quadrillages colorés et dorés. Quant aux personnages, leurs visages sont très graphiques et peu modelés. Sans oublier les fantaisies dans les marges, qui sont animées de figures hybrides ou d’échassiers au long cou."

L'influence des artistes toulousains du XIVe siècle a dépassé les frontières. Le réfectoire des chanoines de la cathédrale de Pampelune, décoré en 1330 par Juan Oliver en est un superbe exemple. L’œuvre de ce peintre s’inscrit dans la continuité des réalisations toulousaines des premières années du XIVe siècle.

"Toulouse 1300-1400, l'éclat d'un Gothique" se tient jusqu'au 22 janvier 2023. La tenue de l'exposition à Toulouse n'est pas écartée. "La balle est dans le camp de la ville" répond Béatrice de Chancel-Bardelot. L'espoir n'est donc pas perdue. En 2021, le Musée de Cluny avait prêté sa célèbre tapisserie "La Dame à la licorne" au musée des Abattoirs de Toulouse ...

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