Face aux tensions avec les riverains, une pétition en ligne est lancée pour préserver l'aérodrome Toulouse-Lasbordes

L’association des usagers de l’aérodrome Toulouse-Lasbordes a lancé une pétition en ligne. Un appel aux usagers et visiteurs à manifester leur intérêt pour la plateforme. L’AUATBL cherche des soutiens face à la grogne des riverains, victimes de nuisances sonores.

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L’aérodrome de Toulouse-Lasbordes est enclavé au cœur de la métropole de Toulouse, le terrain longe la rocade et la plateforme fait face à la cité de l’Espace. Depuis une dizaine d’années, les relations entre les riverains et les usagers de l’aérodrome de Lasbordes se tendent. Des habitants de communes avoisinantes, Balma, Pin Balma, Montrabé, Saint-Orens et Quint-Fonsegrives gênés par le bruit lié à l’activité de la plateforme se sont regroupés en différentes associations. Des plaintes et recours ont déjà été déposés et des actions sont régulièrement menées.

 La plateforme de Toulouse-Balma-Lasbordes, "c’est 50 000 à 60 000 mouvements annuels, 1500 usagers, 120 aéronefs, 9 aéroclubs et écoles de pilotages et de nombreuses entreprises privées. Elle représente un réel patrimoine dynamique, un écosystème important, une vitrine pour la capitale européenne de l'aéronautique. C'est l’une des plateformes les plus actives de France", précise Fabrice Escaffit, secrétaire général de l'association des usagers de l'aérodrome Toulouse-Balma-Lasbordes

L'association des usagers de l'aérodrome Toulouse-Balma-Lasbordes( AUATBL) a lancé une pétition en ligne afin que les usagers et visiteurs manifestent leur intérêt à préserver "ce patrimoine dynamique".

De nouvelles tensions avec les associations de riverains

Pour apaiser les tensions et établir un dialogue entre les différentes parties, une Commission Consultative de l’Environnement (CCE) a été créée en 1987. Elle réunit, sous la présidence du Préfet de la Haute-Garonne, des élus, des représentants d’associations de riverains, l’association des Usagers de l’Aérodrome Toulouse-Balma-Lasbordes (AUATBL) et le gestionnaire du terrain, Toulouse-Métropole. Mais en 2004 en raison de conflits plus vifs entre riverains et usagers de l’aérodrome, la commission a élaboré une charte comportant douze nouvelles mesures concrètes dans le but de limiter les nuisances sonores.

Mais cette année entre les deux confinements, explique Fabrice Escaffit, secrétaire général de l’AUATBL,"les tensions se sont ravivées, notamment avec les habitants du nouveau quartier Vidailhan à Balma". Des plaintes ont même été déposées par les associations de riverains.

La prochaine commission environnement se tiendra en janvier prochain. Face aux pressions des associations de riverains, l’association des usagers de l’aérodrome Toulouse-Balma-Lasbordes(AUTABL) lance une pétition, un appel à manifestation d’intérêt pour la plateforme. "On a conscience des nuisances occasionnées mais nous tenions à affirmer, par le biais de cette pétition, la richesse, la dynamique et le rayonnement aéronautique que porte cet aérodrome. Rappeler aussi que les mesures contre les nuisances sonores imposées dans la charte sont scrupuleusement respectées".

L’appel à manifestation d’intérêt pour l’aérodrome

"Lancée il y a un mois la pétition a recueilli plus de 2000 signatures", précise Fabrice Escaffit. "On constate un réel intérêt de soutien : 12 % de locaux marquent leur intérêt pour le terrain et l’activité, 36% sont de la région, 45% de la France entière et 7 % de l’international. Le rayonnement de la plateforme toulousaine est réel".

"Un véritable document qui nous permettra de démontrer lors de la prochaine commission environnement l’intérêt porté à l'aérodrome et à ses infrasctructures par les visiteurs et les usagers. Le moyen aussi d'affirmer la nécessité de maintenir la plateforme ouverte; une vitrine de l’aéronautique, un accès au grand public. Il ne faut pas non plus l'oublier, la plateforme assure aussi une part de la formation professionnelle aéronautique".

Respect des mesures concernant les nuisances sonores

La charte comprend douze mesures liées aux nuisances sonores. "Toutes les structures ont fait des efforts conséquents. Avec notamment l’installation de silencieux sur les pots d’échappement. Tous les aéronefs sont aujourd’hui équipés de silencieux, un recensement de Toulouse Métropole est d’ailleurs en cours", explique Fabrice Escaffit. "Les trajectoires et les hauteurs de vols sont elles aussi respectées".

Depuis l’application de la charte, le conflit s’est apaisé mais des différents sont à nouveau apparus depuis le deuxième déconfinement. "Au premier confinement, l’activité a été stoppée et les habitants étaient nombreux chez eux en télétravail. Au printemps lors de la reprise de l’activité avec le déconfinement, les habitants ont eu l’impression d’être envahi".

Et puis, rajoute Fabrice Escaffit, il y a eu une densité plus importante dûe à la problématique du maintien des compétences pour les pilotes. Avec la crise les vols étaient à l’arrêt. Pour valider ces compétences, les pilotes doivent justifier d’une expérience récente, tous les trois mois. "Mais en dehors de ce phénomène temporel, je peux vous assurer que tous les clubs sont vigilants, la tour ne contrôle en accord avec le gestionnaire, Toulouse Métropole, veille scrupuleusement au respect des trajectoires".

La pression immobilière

"Pour le moment, le terrain de Toulouse-Balma-Lasbordes n’est pas menacé directement", précise Fabrice Escaffit. Les associations de riverains font pression sur les élus et la poussée immobilière est réelle. L’urbanisation intensive des territoires encore vierges existe autour de l’aérodrome. Pour l’AUATBL, l’acquisition de ces terrains enclaverait davantage la plateforme et aggraverait le problème des nuisances sonores. Les constructeurs lorgnent sur ces terrains, la construction de nouveaux logements entrainerait une augmentation des populations à proximité de la zone. De nouveaux résidents qui pourraient être gênés par le bruit lié à l’activité de la plateforme et tout faire pour contraindre son fonctionnement.

Nuisances sonores

Dans un rapport publié par l’ISAE EN 2014, le problème récurrent soulevé par les associations de riverains est la répétition du bruit. La charte impose quatre avions maximum en tour de piste, ce qui réduit considérablement les nuisances sonores. "Cependant, lorsque dans le circuit quatre avions ne sont pas suffisamment séparés dans la durée, les riverains se plaignent de ce qu’ils appellent "ces rafales" d’avions qui provoquent de fortes nuisances. Une solution toute trouvée pour les riverains serait que la tour espace les tours de piste d’une durée plus importante. Cependant cette solution ne peut satisfaire les usagers lorsque l’on prend en considération le coût important des heures de vol, qui sont comptabilisées dès lors que l’avion quitte le parking, et donc aussi lorsque l’avion est forcé d’attendre au point d’arrêt".

A l'heure où nous publions cet article, aucune association de riverains ne nous a répondu.

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