Fermeture du service de médecine interne à l'hôpital Joseph Ducuing : les politiques s'emparent du problème

Alors que la fermeture du service de médecine interne de l'hôpital Jospeh Ducuing est actée depuis le 17 décembre, le député de la Haute-Garonne Sébastien Nadot a interpellé la ministre en charge de l'autonomie, Brigitte Bourguignon. Objectif : obtenir la réouverture de ce service.

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"Il faut sauver le service de médecine interne de l'hôpital Joseph Ducuing" deviendra t-il le nouvel étendard des femmes et hommes politiques de la Haute-Garonne ? Mardi lors des questions au gouvernement, le député de Haute-Garonne, Sébastien Nadot, a interpellé le ministre de la santé, Olivier Véran, sur ce sujet soulignant que "ce service de grande qualité est le seul accessible sans dépassement d'honoraires et a soigné de très nombreux toulousains d'un cancer, d'une maladie rare et traitait au quotidien des personnes atteintes du VIH". Il pointe du doigt clairement la responsabilité de l'actuelle direction de l'hôpital : " la fermeture est la conséquence directe du départ de plusieurs médecins du fait d'un management totalement inadapté". Sébastien Nadot va plus loin en prenant la fermeture de ce service pour symbole de "l'effondrement du système de santé" en France et demande très clairement au ministre :

"Quand allez-vous intervenir pour qu'une nouvelle direction rouvre le service de médecine interne".

Sébastien Nadot

Questions au gouvernement

Pas un sujet d'actualité pour le Gouvernement

Ce n'est pas le ministre de la santé, Olivier Véran qui lui a répondu mais Brigitte Bourguignon en charge de l'Autonomie. Elle confirme que "100 arrêts maladie sont en cours dans l'hôpital cité" mais assure mettre les moyens en œuvre avec "la majoration des heures supplémentaires". Elle ne se prononce pas sur la direction de l'hôpital ni sur une réouverture du service de médecine interne. Brigitte Bourguignon reproche au député de l'interpeller sur une question qu'elle ne juge pas d'actualité : "C'est de l'ordre d'un QOSD Monsieur le député (NDRL : Question orale sans débat). Quand on veut une réponse précise, on demande des choses précises au préalable."

Deux pétitions en cours

La première pétition a été lancée il y a une semaine par le Docteur Elisabeth Des, Pneumologue Allergologue et ex-attachée spécialiste au CHU de Toulouse Purpan. Elle a déjà recueilli près de 5000 signatures de soutien pour la réouverture du service de médecine interne. La seconde pétition a été ouverte en ligne il y a deux jours par Suzanne Blanc au nom des "Amis, des soignants actuels ou anciens des patients". Elle recueille 350 signatures. " Après la sous-traitance des services d’entretien et de ménage, après la « vente » du laboratoire de biologie, aujourd’hui c’est la fermeture du service de médecine interne. C’est un choc pour l’hôpital et ses personnels dont plusieurs sont partis ou vont partir. Mais c’est aussi un choc pour les amis et les malades de l’hôpital Joseph Ducuing qui, depuis longtemps, soutiennent l’originalité de cet établissement de soins de proximité et de qualité ouvert à tous sans discrimination" écrivent les amis de l'hôpital. Le docteur Des insiste de son côté : " Il faut garder l'espoir que, grâce au soutien prodigué par leurs signatures, la Médecine Sociale, plus indispensable que jamais dans cette période de crise sanitaire, pourra revivre au cœur de l'Hôpital Joseph Ducuing grâce aux meilleurs professionnels fidèles à sa mission pour lesquels le Docteur Francis Gaches, dont l'investissement justifiait le plus profond respect constitue et constituera un irremplaçable repère."

Le docteur Francis Gaches a été le chef de service de médecine interne de l'hôpital Ducuing pendant 25 ans. Il a démissionné il y a 6 mois en même temps que 9 médecins urgentistes, 3 médecins internistes et 1 cancérologue dénonçant tous un management agressif. 

"Nous étions le seul service à être positif avec 1,2 millions d'euros d'excédent" affirme le docteur Gaches, ce qu'atteste un rapport de la cour des comptes publié en 2020 : "les unités de médecine et d’hôpital de jour de médecine, considérées dans leur ensemble, dégagent un excédent d’environ 1 M€ en 2018, en dégradation par rapport à 2017 où l’excédent s’élevait à 1,23 M€ ;"

D'autres médecins travaillant au sein de l'établissement que nous avons pu joindre confirme "une crise majeure" et ne voient pas comment le fonctionnement de l'hôpital peut continuer sans du changement tant "la plupart des soignants sont en conflit avec la direction". Tous regrettent la fermeture des 36 lits de médecine interne parlant d'"une aberration" ou de situation "ubuesque". "C'est très dommageable" confie un médecin "pour les patients et pour nous car c'est une perte de connaissance extraordinaire."

Une direction sous pression

Le 6 janvier, la présidence du conseil d'administration a changé. Claudine Regourd a été élue à l'unanimité et a remplacé Michel Roumy. Le Conseil d'administration a le pouvoir de limoger le directeur car l'établissement évolue sous statut associatif privé. Les connaisseurs du dossier soulignent "que ce n'est pas un changement radical au sein du conseil d'administration" car cette ancienne employée de la SNCF, était vice-présidente du CA depuis des années. Pour l'instant aucune décision n'a été prise à l'égard de l'actuel directeur, Monsieur Eric Fallet, mais la pression monte. Médiapart, Le Monde...ont publié des articles sur la crise interne. Le sujet est remonté à l'Assemblée Nationale et l'Agence Régionale de Santé a affirmé suivre ce dossier "de très près".

Sollicitée par nos soins, ni la présidente, ni le directeur n'ont pour le moment répondu à nos questions. 

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