L'un des organisateurs de la fête clandestine au Burgaud près de Toulouse est maintenu en détention, alors que son complice est en liberté sous contrôle judiciaire : la Cour d'Appel de Toulouse a rendu son arrêt ce jeudi 29 avril. L'avocat du jeune toulousain se dit "dépité" par cette décision.
Il avait co-organisé une fête clandestine comptant plus de 160 participants, dans un gîte situé au Burgaud près de Toulouse, le 11 avril dernier : un Toulousain âgé de 27 ans, placé en détention provisoire le 13 avril pour les besoins de l'instruction, a vu ce jeudi 29 avril la Cour d'Appel de Toulouse confirmer son maintien en prison.
Au cours de l'audience devant la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel, ce mardi 27 avril à Toulouse, son avocat, Me Ferdinand Djammen Nzepa, avait contesté le traitement "deux poids deux mesures", alors que le co-organisateur de cette fête clandestine, un étudiant parisien âgé de 26 ans, avait été laissé en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
Une instruction a été ouverte après que les gendarmes aient interrompu cette soirée, qui avait transformé le gîte en véritable "discothèque clandestine", et verbalisé les deux-tiers des participants.
Ce Toulousain de 27 ans est auto-entrepreneur et dirige une société de communication et d’évènementiel : c’est lui qui avait loué le gîte au Burgaud. Il est poursuivi, tout comme le jeune de 26 ans étudiant en Master de "gestion du patrimoine" à Paris, pour "mise en danger de la vie d'autrui et travail dissimulé".
Nous sommes dépités par cette décision de la Cour d'Appel, même si nous l'acceptons car c'est la règle du jeu. Je vais aller voir mon client vendredi ou samedi, même s'il y a un cluster à cause du Covid à la prison de Seysses. Nous referons une demande de mise en liberté dès la semaine prochaine auprès de la juge d'instruction chargée de l'affaire : la compagne de mon client est enceinte de 7 mois et j'espère qu'il sera remis en liberté à temps pour son accouchement. C'est déjà assez dur pour elle.
Le défenseur du jeune homme s'était étonné, dans sa plaidoirie de mardi matin, des arguments invoqués par le ministère public : le temps nécessaire pour retrouver les personnes que le magistrat instructeur veut interroger, mener des investigations dans les comptes de l'entreprise de son client, etc.
Il a même proposé l'usage d'un bracelet électronique pour renforcer la garantie de représentation devant la justice.
La suite du scénario est des plus classiques :
- la semaine prochaine une nouvelle demande de remise en liberté sera déposée devant la juge d'instruction
- si cette dernière s'y refuse, le jeune Toulousain sera déféré à nouveau devant le JLD (juge des libertés et de la détention) qui prendra sa décision après avoir entendu les arguments des deux parties
- enfin si le JLD renouvelle le maintien en prison du jeune homme, son avocat devra à nouveau faire appel de ce jugement devant la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Toulouse.
On le voit : ce feuilleton judiciaire peut encore compter un certain nombre d'épisodes, avant que les deux co-organisateurs de cette fête clandestine ne comparaissent finalement devant le tribunal correctionnel.