Fête clandestine près de Toulouse, "une histoire de fou" pour les propriétaires qui devraient porter plainte

La propriétaire qui a loué le gîte transformé en discothèque ce samedi 10 avril au Burgaud près de Toulouse, devrait porter plainte. Dépitée et en colère elle n’aurait jamais imaginé subir une telle mésaventure et espère tourner rapidement la page de "cette histoire de fou".

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"Il n’y a pas eu de dégâts c’est juste très sale", raconte la propriétaire du gîte, exténuée et exaspérée par les nombreuses sollicitations des journalistes depuis les évènements de samedi. Dépitée et en colère, fâchée d’avoir été bernée par les locataires mais aussi lasse de devoir se justifier. Jamais elle n’aurait imaginé une telle mésaventure, "si on avait eu le moindre doute on n’aurait jamais loué le gîte", renchérit sa fille, "on est très vigilant, c’est notre maison !"

La propriétaire devrait porter plainte contre les organisateurs de cette soirée clandestine qui s’est déroulée ce samedi 10 avril,  malgré les restrictions sanitaires imposées par la crise.

Selon nos informations, les locataires du gîte seraient les responsables d'une entreprise de marketing, ils auraient loué dans le but d'effectuer un shooting photo. "Des jeunes de 20, 25 ans, des « influenceurs », nous sommes passées le vendredi et il n’y avait que deux véhicules, des jeunes sympathiques, on ne s’est absolument pas doutées qu’une soirée s’organisait", raconte la fille de la propriétaire.

Ma mère espère vite tourner la page, heureusement nous recevons de nombreux messages de soutien, la famille, des gens du village mais aussi des personnes qui nous connaissent et qui louent régulièrement le gîte. Ici, on fête des baptêmes des mariages mais quand on voit les images de la soirée on hallucine. Le gîte s’est transformé en véritable boîte de nuit avec plus de 100 personnes, une histoire de fou.

"Peu de dégâts et surtout aucun incident, pas de blessé il faut relativiser"

L’histoire a fait le tour des médias et dans le village qui compte 939 habitants tout le monde en parle. Pour la propriétaire, la situation est difficile à vivre, elle souhaite rapidement tourner la page même si elle reste très échaudée par cet évènement.

"Pour le moment on remet le gîte en état", raconte sa fille, "les murs sont noirs et il faut lessiver".

On trie les poubelles, beaucoup de bouteilles d’alcool et des cartouches d’hélium. Ce qui est dingue, c’est que des participants à la soirée nous appellent encore après les faits pour savoir si nous n’avons pas retrouvé un portable, des clés…je pense que les jeunes n’ont pas réellement pris conscience de leurs actes.

"Je ne pense pas qu'il s'agissait de teuffeurs, c'étaient plutôt des jeunes qui avaient envie de faire la fête après un an de covid".

"On essaie de dédramatiser, la soirée aurait pu mal tourner, il n’y a pas eu de blessé ou de choses graves, on tente de relativiser pour vite tourner la page et retrouver notre tranquillité".

" Rester vigilant"

Le maire de la commune, Laurent Zanetti,  déplore "un comportement inadmissible".

Cette situation que l’on vit depuis plus d’un an semble insupportable pour certaines personnes et je peux le comprendre mais cela n’explique pas de tels agissements et j’encourage vraiment les propriétaires de gîtes qui peuvent accueillir beaucoup de personnes à rester très vigilants. Je suis convaincu que cela se reproduira.

Depuis les évènements, dans le village les langues se délient et le maire prend position :

"Je connais bien la famille propriétaire du gîte et je suis intimement convaincu qu’ils ont été trompés. Le scénario était bien ficelé, ils ont obtenu la location et ont organisé très rapidement les festivités".

Partout en France, de plus en plus de fêtes clandestines comme celle organisée au Burgaud émergent. Ce samedi 10 avril, les gendarmes sont intervenus vers 2 heures du matin après avoir été contactés par une riveraine. Les jeunes gens qui participaient à la fête clandestine et qui avaient déjà déboursé 50 euros pour l’entrée ont écopé d’une amende de 135 euros.

Un voisin explique avoir entendu du bruit mais avoue ne pas avoir été gêné. En revanche comme beaucoup d’habitants du village il s’étonne qu’une telle fête ait pu se dérouler : "Une centaine de personnes c’est quand même choquant avec ce qui se passe en ce moment", conclut-il.

Sur les vidéos qui ont circulé via les réseaux sociaux, les participants à la fête clandestine ne portaient pas le masque, quant aux gestes barrières on doute qu'ils aient été respectés.

Les deux organisateurs ont été placés en garde à vue dimanche 11 avril. A l'issue de cette garde à vue qui s'est prolongée jusqu'à ce mardi 13 avril, on devrait connaître la nature du délit exact dont ils auront à répondre devant le juge.

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