Bruno Le Maire a annoncé ce lundi 30 août la fin du fonds de solidarité fin septembre et la mise en place d'un dispositif d'aides ouvert aux entreprises les plus en difficulté. Ce passage au sur-mesure est jugé nécessaire par les représentants des secteurs de l'événementiel et l'hôtellerie.

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C’est la fin du « quoi qu’il en coûte ». Le ministre de l'Économie et de la Finance, a annoncé ce lundi 30 août la suppression du fonds de solidarité, alors que les mesures exceptionnelles mises en place pour aider les entreprises à surmonter la crise du Covid-19 prendront fin mardi. À cette occasion, Bruno Le Maire a reçu à Bercy les représentants des secteurs du tourisme, de la restauration de l’hôtellerie, des voyagistes ou encore de l’évènementiel.

« Nous devons sortir du quoi qu'il en coûte mais pas abandonner du jour au lendemain certains secteurs », a expliqué Bruno Le Maire. La fin des aides exceptionnelles à l’ensemble des entreprises est justifiée par la reprise de l’activité économique et par des indicateurs favorables. « La croissance devrait atteindre 6% en 2021. Le taux de chômage est aux alentours de 8%, soit un niveau d’avant crise », explique le ministre au micro de France Inter.

70% des boîtes de nuit sont restées fermées cet été en Haute-Garonne

En Haute-Garonne, les représentants des secteurs les plus pénalisés par la crise du Covid-19 comprennent la fin des aides à l’ensemble des entreprises. Même si la reprise a été « dans l’ensemble très bonne », Ivo Danaf, président de l’Union des métiers et des industries hôtelières (UMIH) en Haute-Garonne, expose la difficulté des restaurateurs qui ne possèdent pas d’extérieurs à retrouver un niveau d’activité d’avant-crise. « Les professionnels qui n’ont pas de terrasse, qui n’ont pas pu profiter cet été de l’effet ouverture des restaurants n’ont pas repris le travail. Ceux-là si on ne les aide pas, ils vont disparaitre », avertit-il.

Pour le patron de l’UMIH 31, le fonds de solidarité doit être prolongé au-delà du 30 septembre pour « ceux qui ne travaillent toujours pas normalement ».

À Toulouse, selon Ivo Danaf, seulement 30% des discothèques ont rouvert leurs portes cet été. « Le mois d’août est le mois le plus creux pour ce secteur. En septembre, avec le retour des étudiants, les chiffres devraient être bons mais rien n’est encore sûr », précise-t-il.

« La grande difficulté est liée au remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) »

Dans le secteur de l’évènementiel, la reprise a été très inégale selon le type d’activité. Jean-François Renac, président de l’association Events 31, différencie les activités dites de court terme, comme la restauration ou l’organisation de petits évènements tels que les mariages, des activités de moyen ou de long terme qui rassemblent l’organisation de salons ou de congrès.

« Tout le monde comprend bien que quand on a retrouvé l’activité de juillet ou d’août 2019, il n’y a pas de raisons d’être soutenu de façon forte par l’État. En revanche, toutes les activités liées au congrès, aux salons ou séminaires d’entreprises ne sont pas reparties », indique-t-il.

Jean-François Renac explique que « plus le délai entre le devis ou l’idée de faire une manifestation et la date de la manifestation est important, plus le reprise est lente ». La fin du chômage partiel et du fonds de solidarité dès le 30 septembre est donc selon lui prématurée pour les secteurs d’activité de long terme.

« Il faut travailler au cas par cas en fonction de la baisse de chiffre d’affaires par rapport à l’année de référence, de septembre 2019 par exemple »

Jean-François Renac, président de l'association Events 31

Egalement patron du parc des expositions de Narbonne, Jean-François s’inquiète : « Les aides étaient calculées sur la baisse du chiffre d’affaires par rapport à 2019. Avec le chômage partiel, on arrivait à peu près à couvrir les frais fixes. Quand il va falloir rembourser les prêts garantis par l’État en 2022, il y a un double effet qui risque d‘être complexe ».

Un nouveau dispositif mis en place à compter du 1er octobre

Philippe Abergel, délégué général du Syndicat National des prestataires de l'audiovisuel scénique et évènementiel (SYNPASE) était présent à Bercy, auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Pour lui, le principal enjeu des PGE est la temporalité de remboursement : « Aujourd'hui, on est sur 4 ou 5 ans, ce qui n’est juste pas possible. Tout l’enjeu est de pouvoir prolonger le temps de remboursement. Des discussions sont en cours entre Bercy et la Commission européenne ». 

Philippe Abergel regrette la fin du fonds de solidarité, mais salue la volonté du ministre de l'Économie de continuer à soutenir les entreprises en difficulté. Le dispositif des coûts fixes, jusqu'alors réservé aux grandes entreprises, s'ouvrira à toutes et prendra le relai à partir du 1e octobre. Concrètement, si une société perd de l'argent sur un mois, cette perte sera indemnisée par l'État. « Ce n'est pas tout à fait le dispositif qu’on aurait souhaité, mais les annonces sont positives. Maintenant, on attend les modalités de ce dispositif et plus de précisions », conclut Philippe Abergel. 

 

 

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