Dans le cadre du plan de licenciement Freescale Toulouse de 821 salarié(e)s, le congé de reclassement arrive à son terme. Mardi 29 et mercredi 30 mai 2013, environ 500 anciens salarié(e)s iront s'inscrire en groupe au Pôle Emploi de Bellefontaine qui a "aménagé" deux jours pour ces futurs chômeurs.
Le site Freescale Toulouse est le plus important d'Europe. La direction du groupe américain a décidé en 2009 de fermer l'atelier de production jugé obsolète, occupant alors 821 salariés, et a licencié en août 2012 les 400 salariés puis 100 supplémentaires du secteur fabrication de composants et puces électroniques.
La grande majorité des 500 salariés notifiés au cours de l'été 2012 se retrouvent sans emploi. Ces mardi 28 mai et mercredi 29 mai 2013, les freescales vont défiler au Pôle Emploi de Bellefontaine pour déposer leurs dossiers d’inscription au chômage. La direction a même anticiper cette arrivée massive de chômeurs deux jours d’ « inscriptions groupées » pour les Freescale.
Le PSE Plan de Sauvegarde de l'Emploi de 2009 prévoyait le départ des 821 salariés sur 4 ans. Plus de 300 salariés sont partis volontairement (pré-retraite...), 400 ont été licenciés avec un congé de reclassement qui s'achève aujourd'hui, et une centaine de salariés ont démonté l'usine en automne 2012 puis ont été également licenciés.
Parmi eux, seulement 2 à 3% ont été reclassés grâce à un cabinet (intérim ou CDD chez Airbus ou autres entreprises...), selon Didier Zerbib, représentant du personnel.
"La moyenne d'âge des 500 ex-salariés de Freescale ou ex-Motorola s'élève à 47 ans. Ils ont de 40 ans environ à l'âge de la pré-retraite. La problématique principale est que ces femmes ou hommes (ils sont à parts égales à chercher un nouvel emploi) ont, pour la plupart, réalisé toute leur carrière dans l'usine. Ils sont entrés jeunes parfois sans qualification mais ont acquis un savoir-faire. Leur culture d'entreprise serait exploitable chez Airbus mais, concrètement, le fleuron de l'industrie aéronautique de Midi-Pyrénées les embauche en faible nombre", raconte Didier Zerbib.
Freescale Semiconductor Toulouse développe des produits destinés à l'industrie automobile (airbag, ABS, multiplexing, interrupteur intelligent de puissance...) ou des produits de gestion de l'énergie via Ethernet. Une centaine de personnes, notamment des ingénieurs, développent des produits technologiques complexes. Après le plan de restructuration d'août 2012, Freescale a maintenu en revanche à Toulouse son activité Recherche et Développement qui emploie environ 500 personnes sur le même site : ingénieurs, cadres et techniciens.
Les dates importantes de Freescale Toulouse :
- Janvier 2013 : l'inspection du travail de Haute-Garonne a finalement accepté le licenciement pour motif économique des 28 représentants du personnel, dits "salariés protégés", de Freescale Toulouse, alors qu'elle l'avait d'abord rejeté.
- Octobre 2012 : citant la direction de l'entreprise, le syndicat CGT de Freescale indique que la plupart des machines de production seraient actuellement conditionnées pour être envoyées sur un site en Chine: 80 machines partent dans les Fab Freescale US, (NDLR : les usines américaines de Freescale), 40 machines restent en France (vendues à d’autres entreprises ou au LAAS), 680 machines sont vendues à une entreprise chinoise.
- Septembre 2012 : la direction de Freescale propose une solution de reclassement en Malaisie où le salaire est évaluable à environ 2000 euros par an.
- 10 août 2012 : fermeture de l'usine de production de puces électroniques... 500 millions de puces électroniques étaient fabriquées par an (chiffre 2008). Les 400 salariés licenciés de Freescale ont définitivement quitté leur poste. 100 salariés restent quelques semaines de plus afin de démanteler l'usine puis ils rejoingnent les licenciés. L'entreprise toulousaine est progressivement passée 2000 salariés en 1985, à 1300 en 2011 à moins de 500 salariés en 2013.
- avril 2012 : énième sursis pour les salariés de l'équipementier automobile américain qui ne cessent de faire le yoyo depuis 2009. Depuis presque 3 ans, cette fermeture est en sursis. Déjà en avril 2009, la direction de Freescale, géant américain de composants et puces électroniques avait programmé puis repoussé les licenciements.
90% de la production est destinée au secteur automobile
- 2009 : 39 millions d’euros de bénéfices
- 2010 : 19 millions d’euros de bénéfices
- 2011 : 17 millions d’euros de bénéfices