Marlène Coulomb-Gully, enseignante en sciences de la communication à Toulouse et membre du Haut conseil à l'égalité femmes hommes, publie un ouvrage sur la place accordée aux femmes en politique. "Femmes en politique, en finir avec les seconds rôles" : un livre didactique et drôle. Savoureux...
Les hommes ont du mal à partager le pouvoir : ce n'est pas une vue de l'esprit mais une réalité.Dans son ouvrage intitulé "Femmes en politique, en finir avec les seconds rôles", Marlène Coulomb-Gully, enseignante en sciences de la communication à l'université Toulouse 2- Jean-Jaurès, la décrit parfaitement, cette réalité. Non sans humour.
"Conseillères municipales, conseillères départementales, conseillères réionales, conseillères européennes, députées, sénatrices, ministres : depuis la parité, les femmes apparaissent partout dans la vie politique française. "Mais qu'est-ce qu'elles veulent encore ?", ronchonnent certains. L'égalité, tout simplement."
Or si les gouvernements successifs se targuent parfois d'une parité parfaite, l'égalité comptable en masque une autre plus contrastée. Ainsi les ministères régaliens (Ministère de la Défense, le Ministère de l'Intérieur, le Ministère de la Justice et le Ministère des Affaires étrangères.) restent majoritairement aux mains des hommes. Aux femmes, les fonctions plus maternantes : santé, famile, enfance, affaires sociales...
Les partis ? Ils ne font guère mieux, car rares sont ceux qui placent une femme à leur tête. Pour mémoire, cette anecdote rapportée par Marlène Coulomb-Gully. L'élection de Michèle Alliot-Marie en 1999 à la présidence du RPR avait été saluée d'un très élégant : "Nous sommes gouvernés par un vagin".
La mention des organes sexuels en politique n'est d'ailleurs pas rare. Dans un chapitre intitulé "En avoir ou pas", l'enseignante toulousaine rappelle également cette "sortie" de Dominique de Villepin, ancien premier ministre : "La France a envie qu'on la prenne. Cela la démange dans le bassin". Virilité et pouvoir vont de pair, les femmes sont donc moins disposées à diriger ?
Quand elles s'y essaient en tout cas, c'est un parcours du combattant. Sexiste.
Dans les années 70, Michèle Alliot-Marie, toujours elle, se fait refouler à l'entrée de l'Assemblée Nationale, parce qu'elle porte un pantalon, ce qui est interdit dans l'enceinte du Palais-Bourbon !
Et il y a peu encore, les commentaires sur les vestes de Roselyne Bachelot ou la robe à fleurs de la ministre cécile Duflot ont largement abondé, de la part même de leurs homologues masculins.
Dans cet ouvrage pédagogique et foisonnant d'anecdotes, Marlène Coulomb-Gully retrace ainsi l'histoire de l'exclusion politique des femmes. Mais évoque également le chemin parcouru, les avancées, l'évolution des mentalités. Avant de conclure que l'arrivée des femmes en politique est "le signe le plus visible des aspirations d'un pays riche de sa diversité". En avant toutes... et tous !
"Femmes en politique, en finir avec les seconds rôles : de l'exclusion à la difficile conquête du pouvoir", de Marlène Coulomb-Gully, aux éditions Belin.