"Former plus pour lutter mieux" : les sapeurs-pompiers face au défi des incendies plus fréquents et plus intenses du changement climatique

Incendies et inondations se multiplient, depuis quelques années, aggravés par le dérèglement climatique. Partout en France, comme dans l'Hérault ce dimanche 18 août, les sapeurs-pompiers sont mobilisés au maximum, mais manquent de moyens pour gérer des catastrophes de plus en plus en intenses et fréquentes.

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Deux incendies ont enflammé plus de 350 hectares de végétation dans l'Hérault, dimanche 18 août, sur le massif de la Gardiole et à Nissan-lez-Ensérune. Plusieurs habitants de la ville de Frontignan ont dû être évacués face à la dangereuse progression de l'incendie. Selon le Préfet, il s'agit de l'incendie "le plus important de la saison dans le département". 

Près de 600 sapeurs-pompiers ont été mobilisés. "Les pompiers de l'Hérault n’étaient pas en mesure de combattre seuls ces incendies", constate Olivier Richefou, président de la conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS). Ce sont les renforts d’une dizaine de départements voisins qui ont permis de maîtriser la catastrophe. Car aujourd'hui, l'un des premiers moyens des SDIS pour affronter ces incidents à grande échelle est la solidarité. 

Un risque constant

Gérald Darmanin, rendu sur place à Frontignan, a informé que"4000 hectares ont brûlé en France cette année, contre 12 000 l'an passé". En Occitanie, comme dans le reste du pays, les feux de forêts ont été plus modestes en 2024, car le printemps a été plutôt humide. "Mais en prenant en compte les énormes dégâts des inondations causées par les orages, on ne peut nier les conséquences du changement climatique", martèle Olivier Richefou. 

"Nous avons un système de prévision qui fonctionne bien aussi grâce à la solidarité des SDIS de France, assure le président de la CNSIS. Globalement, on a des moyens terrestres de bonne qualité." Mais cela ne suffit plus. Face à la multiplication des risques, les secours doivent aussi multiplier leurs moyens.

De nouveaux canadairs en... 2028

Olivier Richefou insiste sur le fait qu'il faut "davantage former des hommes et des femmes pour intervenir". Car si les sapeurs-pompiers du sud de la France sont tous formés aux feux de forêts, ce n'est pas le cas dans d'autres régions, habituellement épargnées par ces catastrophes, mais qui peu à peu ne le sont plus. Été 2022, plus de 2000 hectares avaient brûlé dans les Monts d'Arrée (Finistère). "Ils doivent aussi être équipés avec du matériel performant", déclare-t-il. Il place d'ailleurs ses espoirs dans la décision de Gérald Damarnin, dans le cadre du Beauvau de la sécurité civile, de mettre en place un budget supplémentaire pour notamment acheter de nouveaux camions. 

Reste le point le plus complexe : les moyens aériens. "La situation est insupportable", souffle Olivier Richefou. Aujourd'hui, la flotte française de canadairs est vieille de 20 et parfois même de 30 ans. Les pilotes dénoncent la mauvaise maintenance des appareils. La France a commandé deux nouveaux appareils au Canada. "Mais le temps qu'ils arrivent, il faudra attendre 2028, rappelle Olivier Richefou. Cela met en danger nos forêts méditerranéennes." 

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