Dans les cartons depuis 40 ans, la future autoroute A69 vient de franchir une étape majeure. Le contrat définitif de concession a été signé ce 19 avril avec l'entreprise NGE. Les tarifs annoncés provoquent la colère des collectifs des usagers de la route.
C'est un serpent de mer depuis quatre décennies. L'autoroute A69 devant relier Toulouse à Castres vient de franchir une nouvelle étape ce 9 avril 2022.
Mise en service en 2025
Le groupe français de bâtiment de travaux publics NGE est devenu ce mardi le concessionnaire unique de l'autoroute après la signature définitive du contrat de concession et sa publication au journal officiel.
Cette autoroute 2x2 voies longue de 54 kms, devrait être mise en service à l'horizon 2025, avec un objectif clairement affiché : désenclaver le sud du département du Tarn. Elle devrait permettre aux automobilistes de gagner 35 mn sur ce tronçon.
Mais pour l'emprunter, il faudra mettre la main au porte-monnaie. Le tarif aller simple entre Castres et Verfeil est annoncé à plus de 8 euros. Coût auquel il faudra ajouter les 1,60€ de la portion de l'A68 pour rejoindre Toulouse.
L'addition grimperait à près de 20 euros pour un aller retour. Des tarifs que le collectif "la voie est libre" juge excessifs.
Trop cher pour les usagers de la route
Avec l'inflation, on va dépasser les 20 euros. Et puis il y a déjà la RN126 en ligne droite. La logique voudrait que l'on dépense de l'argent plutôt pour l'améliorer.
Geoffrey TarrouxCollectif "La voie est libre"
Le collectif reproche aux collectivités locales de ne pas avoir amélioré la sécurité de la RN 126 depuis près de 30 ans à cause, justement, du projet d'autoroute A69. Il dénonce aussi la perte de 400 hectares de terres agricoles a l'heure de la crise céréalière due à la guerre en Ukraine.
Pour l'État et les collectivités locales, qui s'engagent à hauteur de 20 millions d'euros, l'enjeu est ailleurs : désenclaver les territoires.
Le précédent de l'A66
C'est ce même souci de désenclavement qui a prévalu pour l'ouverture de l'A66 en 2002 entre Montesquieu-Lauraguais en Haute-Garonne et Pamiers en Ariège. Elle devait aussi délester la nationale 20 d'une partie de son trafic en provenance d'Ariège et d'Andorre.
Vingt ans après, l'autoroute enregistre un trafic plutôt faible. La faute peut-être à ses tarifs. Près de 6 euros pour un aller simple de 39 kms sur l'Ariégeoise.
Entre Castres et Toulouse l'opposition à la future A69 est d'ores et déjà mobilisée.
Le collectif "La voie est libre" fait valoir ses arguments dans un livret d'information. 5000 exemplaires ont été distribués dans les boites aux lettres des riverains du trajet.
Une journée d'action est prévue le 8 mai à Teulat, dans le département du Tarn.