"Avec Delga, bonjour les dégâts". A l’appel des collectifs PACT, Stop Carrière Montcabrier 81 et de la Confédération Paysanne, une centaine d’opposants au projet de l'autoroute A69 Castres-Toulouse, a manifesté ce samedi 5 juin devant le Conseil régional d’Occitanie.
Ce samedi 5 juin, ils étaient une centaine de militants écologistes, habitants de villages concernés et élus à manifester devant le Conseil régional d'Occitanie. Tous s’opposent au projet de construction de l'autoroute Castres-Toulouse qui est selon eux, "une aberration écologique et financière".
A l’appel des collectifs PACT(Pas d’Autoroute Castres-Toulouse), Stop Carrière Montcabirer 81 et de la Confédération Paysanne du Tarn et de la Haute-Garonne, les opposants au projet de l'autoroute A69 Castres-Toulouse ont interpellé ce samedi 5 juin, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. Ils pointent du doigt "les problèmes de mémoire" de la présidente et la mette au défi "d'être en accord avec sa promesse de Green New Deal".
"Avec Delga, bonjour les dégâts"
La présidente de Région Carole Delga(PS) "nous rabat les oreilles avec son Green New Deal en disant être pour des projets respectueux de l'environnement, et au final elle pousse pour cette autoroute", déplore Denis Barrea, membre du collectif Stop Carrières et habitant du village de Montcabrier (Tarn). "Avec Carole, bonjour les dégâts", ont scandé aujourd'hui les manifestants devant l'Hôtel de région.
Carole Delga qui brigue un nouveau mandat à la tête de la région Occitanie a toujours considéré que ce projet était "indispensable au développement" du sud du Tarn. "Ce territoire mérite un véritable projet de désenclavement, pour ses habitants, ses entreprises (...) privés d'une liaison sécurisée et efficace avec la métropole toulousaine", écrivait-elle en 2018.
Alternative : "le réaménagement de l’actuelle route nationale 126"
Pour les opposants au projet, qui a vu le jour dans les années 2000, les arguments en faveur de l'autoroute A69 "ne tiennent pas". Ils s'appuient sur une étude financée en grande partie par les collectivités locales concernées, mais aussi par le Conseil régional d'Occitanie, pointant un coût de plus de 500 millions d'euros, dont une grande partie financée par "le contribuable".
Ce projet va consommer près de 500 hectares de terres agricoles et coûter 10 euros l'aller-simple entre Castres et Toulouse!
Rassemblés ce samedi 5 juin devant l’Hôtel de région, les opposants au projet de l’autoroute A 69, Castres- Toulouse veulent faire entendre à la présidente Carole Delga "qu’un aménagement sur place de la RN 126 est La solution en termes de coûts pour la collectivité, d’impacts sur les terres agricoles et de réponse aux besoins de déplacements".
Le maire du village d'Appelle dans le département du Tarn, Christophe Pouyanne, dénonce lui aussi une "solution archaïque et un projet complètement surdimensionné par rapport aux besoins du territoire desservi". "On est là pour demander à l'Etat de revoir sa copie", affirme-t-il.
Non aux projets de carrières complémentaires
Le collectif Stop Carrières est également opposé à la construction de plusieurs "carrières temporaires pour l'extraction de matériaux qui vont durer entre cinq et sept ans, et dont l'une sera située à 400 mètres de l'école du village" de Montcabrier, explique Denis Barrea.
Selon les pouvoirs publics, l'A69 permettra un gain de temps d'environ 35 minutes sur la totalité du trajet, évalué à 1heure 20 en moyenne actuellement. Les opposants au projet minimisent ce chiffre et parlent d'un gain de "10 minute", si un aménagement de la RN 126 est fait.
"L'idée est de rendre la route existante plus sécurisée et plus rapide avec des zones de dépassement", soutient M. Barrea, partisan de cette "alternative coûtant 180 millions d'euros, consommant 90 hectares de terres agricoles, et gratuite pour l'usager".
Le projet de construction de l'autoroute A 69 Castres-Toulouse a été déclaré d'utilité publique en 2018, et l'Etat a officialisé en février 2020 le lancement de la procédure de mise en concession.