Environ 800 personnes se sont rassemblées à Teulat, dans le Tarn, pour protester contre la construction de l'autoroute Castres-Toulouse et l'ouverture de trois carrières temporaires le long du tracé. Un désastre pour l'environnement et la quiétude des habitants de plusieurs villages, selon eux.
Décidément, l'autoroute A69, qui reliera la ville de Castres, dans le Tarn, à la métropole de Toulouse, n'en finit pas de déclencher des passions, qu'on soit pour ou contre, fervent défenseur ou sérieux pourfendeur. Et cela, depuis plus de vingt ans.
Pour voir le reportage de France 3 sur la chaîne humaine des opposants au projet, diffusé le 17 avril, cliquez sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=2gWUN0sTDyQ
C'est au début des années 2000 en effet que le projet voit le jour. Son but : désenclaver le sud du Tarn, le territoire de castres-Mazamet. Il prévoit de rallier la sous-préfecture tarnaise à l'autoroute A68, à hauteur de Verfeil.
Déclarée d'utilité publique en 2018, l'A69 est désormais bien engagée malgré des années d'oppositions et de recours de la part d'élus et de citoyens. Mais ceux-ci sont encore fortement mobilisés. D'autant que la construction de l'autoroute (54 kilomètres) prévoit l'ouverture de trois carrières temporaires, à Saint-Germain-des-prés, Moncabrier et Villeneuve-les-Lavaur, trois communes situées le long du tracé de l'A69.
L'entreprise de travaux publics qui gère la construction du tronçon justifie ces ouvertures de carrière comme étant indispensables aux travaux de terrassement que nécessite la future liaison autoroutière. Mais pour les riverains, elles sont synonymes de graves nuisances (bruits, passages de camions, pollution, poussières, etc.).
800 d'entre eux sont venus dire stop, ce samedi 17 avril, à Teulat, commune cernée par deux de ces carrières.
Sous-estimé ?
Ces manifestants demandent, comme depuis de nombreuses années, qu'en lieu et place d'une nouvelle autoroute "coûteuse et inutile", on renforce l'existant, à savoir la RN 126, il est vrai peu sécurisée actuellement. Ils rappelent que 500 hectares de terres agricoles vont être ainsi sacrifiés, pour un projet "d'un autre temps".
"C'est un projet qui n'est pas bien ficelé", explique cet habitant de Moncabrier venu manifester, "il est sous-estimé par les pouvoirs publics. Les besoins en remblai par exemple, sont à 110 % de plus que l'estimation".
Ce qui me choque, c'est qu'on est en train de faire passer au chausse-pied un projet, alors qu'il n'est pas annoncé avec ses chiffres réels.
"Cette manifestation, c'est pour dénoncer les mensonges qui entourent ce projet", ajoute cet autre manifestant, "et le dernier en date, ce sont ces carrières qui n'étaient pas mentionnées dans le dossier de l'enquête publique de l'autoroute. On a appris en juillet 2020 que les candidats à la concession projetaient d'ouvrir plusieurs carrières le long du tracé".
Ces carrières ne figurent pas du tout dans le rapport d'étude d'impact environnemental.
Nombre de manifestants ont exprimé leur écoeurement d'avoir été dupés, disent-ils. Dans un dossier déjà polémique et pour "un gain de temps de douze-treize minutes", ironisent certains. "En 2021, en être encore là..."