Pendant dix jours, 140 civils et militaires du commandement de l'espace participent à Toulouse au 4 ème exercice militaire spatial AsterX. Une simulation unique en Europe pour préparer l'armée française et ses alliés à l'éventualité d'une crise dans l'espace.

Organisé du 4 au 15 mars, AsterX met les "joueurs" aux prises avec un scénario conçu conjointement par le Centre national d'études spatiales (CNES), qui accueille l'événement sur son campus de Toulouse et l'armée.

Avec un budget d'environ 500.000 euros par édition, AsterX vise avant tout à confronter le commandement français de l'espace (CDE), créé en 2019, à des situations réalistes afin de préparer sa réponse à diverses crises potentielles autour d'objets spatiaux mis en orbite autour de la Terre.

Un satellite ennemi

Réunis dans une salle de commandement, les "combattants de l'espace" et les civils issus de sociétés du spatial et du CNES, doivent déjouer les attaques ennemies. 

La situation est la suivante : un satellite s'approche d'un de nos satellites. Nous avons peu d'information sur cet engin, mais il est jugé trop proche et dangereux. L'opération consiste à envoyer un satellite patrouilleur protéger l'instrument télécom et ramener toutes les informations possibles sur l'appareil ennemi.

Capitaine Philippe, en charge des opérations AsterX

Le CNES a imaginé 4.000 objets spatiaux mis en orbite autour de la Terre et les joueurs doivent réagir face à 23 événements.

La réalité dépasse la fiction

"En cas de crise réelle ou de conflit réel, il faudra qu'on soit prêt et ce n'est pas là qu'il faudra qu'on invente une façon de travailler", déclare son commandant, le général Philippe Adam. Les scénarios imaginés pendant cet exercice sont tous envisageables. Et ne sont pas si éloignés de la réalité : ainsi en 2017, le "satellite-espion" russe Louch-Olympe avait tenté de s'approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus. 

Une grande partie des menaces sont réalistes. AsterX nous sert de laboratoire pour expérimenter des opérations au plus près du réel.

Colonel Mathieu Bernabe, directeur de l'exercice AsterX

15 partenaires internationaux

Particularité de cette 4e édition : la place donnée aux partenaires étrangers de la France. Participaient ainsi l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni, mais aussi le Japon ou les Emirats arabes unis. Les Etats-Unis, qui ont aussi lancé un commandement spatial, baptisé Space Force, étaient également présents, mais pour incarner le mystérieux pays rival, baptisé Mercure.

Pour la France, AsterX doit permettre aussi d'évaluer l'interopérabilité avec ses alliés. "Il faut qu'on s'assure, qu'on réfléchisse et qu'on agisse à peu près de la même façon", explique le général Adam. Le commandement français de l'espace, dont il est le commandant, n'est "toujours pas opérationnel", mais se prépare du mieux possible à l'éventualité d'une crise ou d'un conflit orbital, notamment avec ces exercices "absolument indispensables à (sa) montée en puissance", a-t-il ajouté.

Si la France ne dispose encore pas de satellites patrouilleurs, "on espère bien en avoir dans les mois qui viennent" a noté le commandant de l'espace. 

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