A l'heure de la démocratie participative, le débat autour de la gestion de l'eau se fait en catimini à Toulouse. Seules deux communes de l'agglomération toulousaine sur 37 organisent un vote citoyen.
C'est le 13 décembre, que le Toulouse Métropole doit prendre sa décision : gestion publique ou privée de l'eau. Ce marché est évalué à 1,3 milliards d'euros sur 12 ans. Le prix sera unique pour tous les habitants. Jusqu'ici les communes gèrent comme elles l'entendent: distribution par une régie publique, ou délégation au privé. Par exemple, c'est le privé Véolia qui distribue l'eau de la ville de Toulouse. L'entreprise Suez pour Balma. Les mairies de Tournefeuille et Colomiers ont fait le choix du public par le biais de régies municipales.
Consultation citoyenne
Les mairies de l'Union et de Brax organisent un vote pour leurs habitants jusqu'au 10 novembre. Les citoyens pourront donner leur avis : s'ils sont pour le public ou le privé. Ce sont les deux seules communes sur les 37 que comptent l'agglomération toulousaine à consulter leurs administrés, les autres ont refusé cette consultation. "Je le regrette profondément" exprime Marc Péré le maire de l'Union "pour moi, c'est une question de démocratie. Je considère que les 134 élus de Toulouse Métropole n'ont pas reçu mandat pour se prononcer sur un sujet aussi essentiel que l'eau. C'est notre devoir de se tourner vers les citoyens en demandant leurs avis." Un regret partagé par certaines associations et par le collectif Eau Secours 31 qui demandent un débat publique depuis de nombreux mois.
Modalités de vote
Pour cette consultation, la mairie de l'Union a développé un outil internet. Les citoyens peuvent voter en ligne sur le site citoyensvotons-eau.fr ou venir en mairie. Une urne avec un isoloir est à leur disposition. Ils ont jusqu'au 10 novembre pour donner leur opinion.
Calendrier
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc réunira le 12 novembre les élus de Toulouse Métropole pour un dîner au cours duquel il devrait exprimer sa position et donc celle de l'exécutif. A partir de là, des débats seront organisés jusqu'au 13 décembre où la décision finale sera prise.
Sujet sensible
Marc Péré ne cache pas son penchant : il est pour une régie publique de l'eau. "Le comité de bassin Adour-Garonne a écrit dans son rapport qu'en 2050 il manquera 1,2 millions de m2 entre les besoins et la disponibilité. Comment ne pas s'assurer de la maîtrise totale et donc publique de cette question vitale ?" s'interroge t-il "Même si une entreprise est très compétente, c'est à nous de préparer l'avenir". Le nouveau mode de gestion de l'eau entrera en vigueur en 2020.