Pas de bus ni de tram jeudi 15 et vendredi 16 juin. Même scénario les 20 et 21 juin. Près de deux mois après le début de la grève à Tisséo, la direction a reçu les syndicats pour la première fois ce lundi 12 juin. Mais le dialogue n’a pas abouti.
La journée du lundi 12 juin 2023 aurait pu être un tournant dans le conflit qui oppose les syndicats et la direction de Tisséo, et perturbe les transports toulousains.
Pour la première fois depuis le début du conflit le 18 avril 2023, la direction a reçu l’inter l'intersyndicale CGT-SUD-CFDT et ouvert le dialogue. Mais les deux camps ne sont pas parvenus à un accord.
"Une simulation de dialogue social" selon les syndicats
« Cette réunion était une simulation de dialogue social, sans proposition sérieuse de la part de la direction », dénonce Stéphane Chapuis, secrétaire général de la CGT chez Tisséo.Les salariés du réseau de transports toulousain demandent le maintien de la clause de sauvegarde, qui permet l’indexation de leur salaire sur l’inflation et que la direction veut supprimer.
« La direction nous a proposé une prime pour une partie des salariés seulement. Nous avons fait une contre-proposition : le maintien de la clause de sauvegarde, mais avec un plafond de 4 %. Mais ils ont refusé », explique Stéphane Chapuis.
La direction et les élus portent la responsabilité de la poursuite du conflit. Nous avons montré que nous étions prêts à en sortir à travers une proposition raisonnable, mais ils sont restés campés sur leur position.
Stéphanie Chapuis, secrétaire général de la CGT chez Tisséo
La direction prête à avoir recours à la justice
De son côté, le directeur général de Tisséo voyageurs dit avoir tendu la main aux syndicats. « En plus de nos propositions initiales, j’ai ajouté un accord d’intéressement d’une durée de 3 ans, dans l’esprit de récompenser les efforts de chacun, et une prime de 250 € pour 1 800 des 2 800 salariés de l’entreprise », détaille Thierry Wischnewski.
« Nous avons essayé d’aménager nos propositions mais nous n’irons pas au-delà en termes de rémunération, ça a été dit et confirmé, » ajoute le directeur.
On a fait preuve de beaucoup de tolérance jusqu’à maintenant, mais aujourd’hui on arrive au bout. Les désagréments que subissent les voyageurs ne sont plus tolérables et si les blocages illicites de dépôts continuent, nous allons finir par avoir recours à la justice.
Thierry Wischnewski, directeur général de Tisséo voyageurs
Les 4 journées de grève de juin maintenues
Les 4 prochaines journées de grève du mois de juin sont donc maintenues, les mercredi 14, vendredi 16, mardi 20 et mercredi 21 juin.
Selon le secrétaire général de la CGT Tisséo, c’est désormais une posture politique pour la direction. « Ce n’est plus seulement une question budgétaire puisqu’on apporte une véritable solution et qu’elle est refusée tout net », dénonce Stéphanie Chapuis.
« C'est faux », répond la direction. « Augmenter les rémunérations nous engage durablement et il faut rester raisonnable. On est déjà bien au-delà de ce qui se fait dans la profession », rétorque Thierry Wischnewski.
Les perturbations dans les transports en commun toulousains ne sont donc pas prêtes de s'arrêter.