Le conflit contre la réforme des retraites se poursuit et semble même gagner du terrain. Alors que le blocage en continu des transports a atteint ce vendredi son 30ème jour, un record depuis plus de 30 ans, de nouveaux mots d'ordre de grève ont été lancés par les syndicats de professions libérales.
Ils sont infirmiers libéraux, kinésithérapeutes, médecins, orthophonistes, personnels navigants ou encore avocats... Et tous sont vent debout contre le projet de réforme de retraite porté par le gouvernement. Rassemblés depuis juillet 2019 au sein du collectif SOS Retraites, ils appellent à une nouvelle mobilisation pour certains ce vendredi et pour d'autres dès lundi, jour de rentrée.
16 professions, des régimes autonomes
Le Collectif SOS Retraites regroupe 16 professions de la santé, du droit, du transport aérien et du chiffre (experts comptables et commissaires aux comptes). Il entend défendre les régimes de retraites autonomes de ces professions, "régimes autonomes qui sont équilibrés, solidaires avec le régime général et qui ne coûtent pas 1 euro aux contribuables" rappelle-t-il.Dénonçant "un hold-up d’État sur leurs réserves cotisées", certains de ces professionnels ont entamé ce vendredi une nouvelle journée de grève.
Les médecins généralistes mobilisés dès ce vendredi
Ils dénoncent deux ans de travail sur la réforme des retraites jetés aux orties par le gouvernement. Et une absence totale de concertation. Les médecins libéraux sont entrés dans la grève ce vendredi, bien décidés à défendre leur système autonome né de leur exclusion du régime général en 1945. Et bien décidés à repousser une réforme qui verrait leurs pensions diminuer de 38% en moyenne selon un audit et qui repousserait encore davantage l'âge de départ en retraite pour de nombreux généralistes entrés dans la profession après de longues études."Les régimes spéciaux, ce sont des régimes spéciaux au sein du régime général. Nous nous ne sommes pas au sein du régime général donc nous entendons garder ces régimes qui sont gérés en bon père de famille, qui aujourd'hui sont tous bénéficaires et qui nous permettent de faire face à un choc démographique très important." explique Jérôme Marty, président de l'Union française des médecins généralistes et médecin à Fronton, en Haute-Garonne. "Il est hors de question que l'Etat gère nos régimes."
Mobilisation des avocats toulousains la semaine prochaine
A Toulouse, les avocats aussi sont vent debout contre la réforme. Comme les médecins, ils sont très attachés à leur sytème autonome depuis 1945, "bénéficiaire et solidaire" soulignent-ils par la voix de leur bâtonnier Manuel Furet qui indique qu'ils reversent "chaque année 100 millions d'euros au régime général".Les avocats dénoncent aussi le doublement annoncé des cotisations retraite pour les avocats qui gagnent moins de 40 000 euros par an, soient 35 % des avocats du barreau de Toulouse. Ils craignent que cette réforme, si elle est actée, ne force 15 à 20% des avocats toulousains à mettre la clé sous la porte.
Le mouvement qui doit commencer lundi s'annonce très suivi. Il pourrait prendre une forme inédite à Toulouse avec un blocage du système des libertés.
Voyez le reportage de Marie Martin et Olivier Denoun :