Le mouvement de grève des éboueurs toulousains se durcit encore, ce lundi 10 janvier 2022. Deux nouveaux dépôts font l'objet de blocage. Des élus s'inquiètent de l'enlisement du conflit entre les agents et la métropole.
Jusqu'à quand les poubelles vont-elles continuer à s'amonceler dans les rues de Toulouse ?
Le conflit qui oppose les éboueurs de l'agglomération à la métropole toulousaine est en train de s'enliser. Jeudi 6 janvier, les agents de collecte des ordures ménagères avaient déjà totalement bloqué les dépôts du Raisin et de Monlong. Ce lundi, c'est au tour de ceux de Colomiers et de l'Union.
Une réponse sans doute aux propos du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui a affirmé le 6 janvier qu'il n'était pas question de céder aux revendications des grévistes, totalement déraisonnables selon lui. "Je n'accorderai jamais 28 jours de compensation aux grévistes et encore moins 34. Il faut que tout le monde le sache", a-t-il précisé à l'occasion de ses voeux.
Vers une privatisation ?
L'intersyndicale, de son côté, déplore le manque de négociations. Et la menace brandie d'une privatisation du service.
Ce que redoute également le maire de L'Union, Marc Péré, qui s'est longuement exprimé ce week-end sur Facebook sur le conflit.
Marc Péré rappelle qu'à l'origine de ce mouvement de colère des agents, il y avait la fin du "fini-parti": "Le fini/parti était un avantage accordé aux éboueurs, durant les années Baudis, pour que les rues de Toulouse soient propres avant 9h du matin et que les camions-poubelles ne gênent pas la circulation dans les rues à l’heure des livraisons", écrit Marc Péré.
Les agents ont accepté cette disparition mais pas le nombre de jours de récupération accordés en compensation. Le maire de L'Union, qui leur exprime son soutien, s'étonne qu'aucune négociation préalable n'ait été engagée, avant l'annonce de la fin du "fini-parti", comme cela a été le cas avec les policiers municipaux.
Alors que les syndicats des éboueurs ont accepté la fin du fini/parti, comment est-il possible qu’on ne trouve pas de compromis, et que l’exécutif de la métropole continue les coups de menton et les rodomontades en menaçant de privatiser et en ne proposant, au bout d’un mois de grève, que 9 jours de récupération désormais ?
Marc Péré
Invité de nos confrères de France Bleu Occitanie, ce lundi matin, Antoine Maurice, élu de l'opposition, s'interroge de la même manière : "est-ce que ce n'est pas la chronique d'une privatisation annoncée ?"
Les agents en grève, eux, demandent aux élus qui les soutiennent de venir à leur rencontre.