Les négociations entre les syndicats des éboueurs et Toulouse Métropole n'avancent pas. Les agents de collecte sont majoritairement en grève. Faute d'accord, le mouvement pourrait se poursuivre jusque début janvier.
Les déchets s’accumulent dans les rues de Toulouse. Depuis le mardi 15 décembre, le mouvement de grève des éboueurs persiste, alors que les négociations avec Toulouse Métropole sont, elles, au point mort. Aucun accord entre les agents de collecte et la collectivité n'aboutit. Résultat : 90% des éboueurs "en capacité de travailler" seraient en grève ce lundi 27 décembre, selon l'intersyndicale.
"Toulouse Métropole n'a pas donné suite à nos demandes d'entretien. Nous n'avons pas de réponse. La grève se poursuit donc", déclare Benoît Fontanilles, porte-parole du syndicat FA-FPT.
La fin du "fini-parti" actée
Les éboueurs de Toulouse Métropole protestent depuis la mi-décembre contre la fin du "fini-parti". Cette pratique, liée à la loi de transformation de la fonction publique, permet aux agents de rentrer chez eux une fois la collecte terminée. Avec ce régime, ils travaillaient en moyenne 25 heures. La fin de ce système contraint donc les éboueurs a travaillé 1.607 heures par an, soit 35 heures par semaine.
Depuis la dernière rencontre entre l'intersyndicale des éboueurs et la collectivité, l'abandon du "fini-parti" a été acté. Mais en contrepartie, les agents de collecte demandent une reconnaissance quotidienne de la difficulté de leur métier.
"Les éboueurs font le métier le plus difficile physiquement de la fonction publique territoriale. Nous demandons un taux de pénibilité quotidien. L'administration nous le refuse.
Benoît Fontanilles, porte-parole du syndicat FA-FPT
Le syndicat réclame également une augmentation de la prime de qualité à 600 euros. Toulouse Métropole "l'augmenterait à 150 euros".
Point d'achoppement : les jours compensés
"Les agents et l'intersyndicale étaient partis sur 74 jours, puis c'est descendu à 30 et je crois comprendre qu'aujourd'hui ils réclament entre 15 et 20 jours", explique Vincent Terrail-Noves, en charge de l'économie circulaire, des déchets et de la propreté à la Métropole. "Dans la collectivité de Toulouse, les agents qui ont la plus haute compensation par rapport à la pénibilité de leur travail, c'est la police municipale avec 11 jours", poursuit l'élu. Et il n'est pas vraiment question d'accorder plus aux agents de collecte.
Il faut que l'on se mette d'accord autour d'un nombre de jours, mais qui doit être assez proche de celui de la police municipale pour qu'il n'y ait pas d'iniquité dans le traitement des agents de Toulouse Métropole.
Vincent Terrail-Noves, élu chargé des déchets et de la propreté à Toulouse Métropole
Dialogue impossible dans ces conditions ? La Métropole de Toulouse affirme que sa porte reste ouverte, et envisage des discussions dans le courant de la première semaine de janvier. La collectivité rappelle toutefois qu'il y a aussi "d'autres compensations sur les rémunérations et les récupérations, qui prennent en compte la pénibilité" du travail des éboueurs.
Les déchets s'accumulent dans les rues
Cette grève n'est pas sans conséquence pour les Toulousains : les poubelles s'entassent dans les rues de la ville rose.
Pour les riverains, la situation devient inquiétante. "C'est très dommageable pour la qualité de la ville de Toulouse. J'ai peur que les rats arrivent, ça serait dangereux car ils sont vecteurs de maladies", confie un passant.
Aucune réunion de négociation n'est prévue dans les prochains jours. Le conflit devrait durer jusqu'à début janvier.